De Toulon à Nice

De Toulon à Nice

Publié par Sophie Pellegrino

Journal du projet

Lundi 27/02/ 2017

J’arrive dans l’établissement, la voiture chargée prête à déborder, planches, tasseaux de bois, outils, malles.

Mon sac à dos est tout aussi rempli, cahier de recherche, livre, appareil photo, me voilà partie à la découverte.  

Je suis enthousiaste et impatiente de faire connaissance avec l’équipe éducative et les élèves et de commencer mon installation.

Dès mon arrivée je suis accueillie par Mme Marianne Badi conseillère pédagogique, le professeur M. Fabien Perier et sa classe sont présents dans la cour de récréation, un cours de sport se prépare. La conseillère profite de cet instant impromptu pour me présenter.

Arrivée dans l'école
Arrivée dans l'école

Me voilà face aux élèves, mon tout premier contact avec eux, je me présente, je vois dans leur regard leur enthousiasme et leur joie.

A ce moment-là je ne suis plus cette étrangère, mais quelqu’un qui va les guider les accompagner dans l’art et la création.

Plusieurs personnes sont là pour m’accueillir et me souhaiter la bienvenue dans l’établissement, l’inspectrice académique de la circonscription de Nice, Mme Karine Beauvais Ricci, la conseillère pédagogique Mme Marianne Badi et M. Régis Duris conseiller pédagogique et responsable de la communication informatique de l’académie de Nice.

S’ensuit la découverte des locaux, de l’établissement, ils me font part du contexte particulier de l’école, des événements qui l’ont marquée, comme trace de cela une plaque commémorative à l’entrée de l’école, afin de garder en mémoire la présence de l’enfant disparu. L’inspectrice académique me rend compte du contexte social et de l’influence géographique sur l’établissement.

Dès ma première visite j’avais été surprise par cela, en traversant une longue route droite qui laisse le sentiment de ne jamais atteindre son but. J’avais quitté les grands axes et j’arrivais dans un établissement totalement excentré de l’effervescence d’une ville. Comme déconnecté du reste de la ville, l’établissement se trouve à la périphérie, comme posé au milieu de deux routes qui se séparent. D’un côté les montagnes qui l’entourent avec ces jolies maisons individuelles parsemées dans le paysage, puis une artère routière principale qui la traverse avec ses barres d’immeubles accolées les unes autres. Une forme d’opposition entre quiétude et bruissement de moteur, où se disputent le monde urbain et le monde rural dans une forme de frénésie sonore.

La conversation se poursuit au troisième étage de l’établissement, là nous redéfinissons ensemble l’espace atelier, la bibliothèque étant trop encombrée, la salle voisine servant de salle de réunion pour les professeurs serra donc transformée en atelier.

Après la gestion et l’organisation de l’espace notre discussion se porte sur les enjeux du projet et la dynamique culturelle à impulser à travers mes interventions (visuel, sortie culturelle, visite…). Réflexion autour du dispositif et de la visée pédagogique et éducative.

Je présente ma démarche et mes intentions celles de mettre en relation l’art et l’architecture, afin d’amener les élèves à détricoter la représentions qu’ils s'en font.

J’explique le rayonnement du projet à l’intérieur de l’établissement et l’implication des élèves dans le processus d’appropriation et de création. Les élèves vont être acteurs du projet, c’est par le biais de différentes mises en activité et d’un apport visuel permettant de nourrir la pratique que les élèves vont être amenés à se questionner, réfléchir et se placer comme créateurs, fabricateurs d’espace. Pour cela ils doivent rentrer dans une démarche de recherche, le processus de création et d’appropriation a toute son importance, il siège comme partie prenante du résultat final. Le projet s’inscrit dans la progressivité et la durée, différentes étapes seront mises en œuvre, telles que l’approche du dessin, la maquette, la sculpture, l’installation.

Entre découverte et expérimentation, l’objectif est de les amener à travailler ensemble, à collaborer, coopérer et s’entendre, puisque la finalité du projet induit la réalisation d’une œuvre collective. Il s’agira donc de réaliser une œuvre à plusieurs mains, elle devra prendre en compte un espace de l’école, ici un espace de la cour de récréation. Cette création englobant l’ensemble des productions réalisées dans le temps de la résidence, sera présentée au public lors d’une exposition collective. L’objectif étant de faire dialoguer les œuvres entre elles.

C’est pourquoi il est important d’amener les élèves à poser un regarder différent sur leur environnement tout en prenant part à la création par le biais de différentes approches (dessin, croquis, maquette, sculpture, installation) afin de faire surgir et naître cet imaginaire, cet ailleurs. Le fait de garder une trace fait partie du processus. Les élèves auront un cahier de recherche, comme outil à la réflexion, création, croquis, annotation, observation qui les suivra tout au long du projet.

Après cet échange, l’équipe me présente à l’ensemble des maîtresses de l’école élémentaire et maternelle ainsi qu’au personnel.

Me voilà intégrée, identifiée par l’ensemble des acteurs de l’école, je ne suis pas « l’artiste » mais « leur artiste » selon leurs propres mots.

C’est sur cette belle dynamique que s’achève notre entretien.

L’après-midi, je visite l’école et je commence à organiser, modifier et déplacer le mobilier dans l’atelier.

Nous y sommes
Nous y sommes