La Cinémathèque idéale des banlieues du monde a pour objet de redéfinir le territoire du cinéma en comblant un manque politique et artistique : elle a pour but de contribuer à la circulation, la diffusion, la reconnaissance de tout un pan du cinéma invisibilisé par la critique et les institutions. Elle souhaite attirer l’attention sur la richesse des formes produites autour des « banlieues du monde » et montrer la singularité des approches cinématographiques habituellement rangées sous le terme valise de « banlieue ». La Cinémathèque idéale des banlieues du monde se réapproprie le terme de banlieue, non pour produire un contre-récit mais pour élargir, nourrir, compléter, des récits nationaux et surtout l’histoire des formes. Il s’agit de faire de la Cinémathèque une archive du cinéma des « banlieues du monde », une archive toujours en mouvement et jamais exhaustive. Celle-ci a donc pour objet de faire connaître, de faire voir ou revoir des films peu connus, peu célébrés ou incorrectement partagés.
La Cinémathèque idéale des banlieues du monde œuvre à la mise en réseau des structures physiques (programmateurs de cinémas, institutions et lieux culturels), des plateformes de diffusion partenaires, des films, des cinéastes et des publics.
La Cinémathèque idéale des banlieues du monde donne lieu à des programmes de projection aux Ateliers Médicis, au Centre Pompidou, dans des institutions partenaires et lors de festivals en France et à l'étranger et prochainement en ligne sur un site web dédié.
Elle développe aussi des actions de formation et de soutien à la production.
Depuis son premier film, La Tour du monde, en 2005, la cinéaste Alice Diop trace la cartographie de la banlieue parisienne et décrit avec minutie comment les espaces et les hommes y vivent. En 2016, elle réalise les moyens métrages documentaires La Permanence et Vers la tendresse, film pour lequel elle reçoit le César du meilleur court métrage, en 2017. En février 2022, elle sort un nouveau long métrage documentaire, Nous, récompensé par l’Ours d’or du meilleur documentaire et le prix du meilleur film de la section Encounters à la Berlinale. Son premier long métrage de fiction, Saint Omer, écrit avec Amrita David, la monteuse de ses films et sa co-scénariste sur ce projet, et la romancière Marie Ndiaye, prix Goncourt en 2009 pour Trois Femmes puissantes, sort en novembre 2022. Il remporte deux prix à la Mostra de Venise : le Grand Prix du Jury et le prix du premier film.
C’est en 2020, alors qu’elle termine son film documentaire Nous, développé pendant sa résidence artistique aux Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil, qu’Alice Diop imagine une Cinémathèque idéale des banlieues du monde, dont elle confie la réalisation aux Ateliers Médicis et au Centre Pompidou.
L’enjeu du projet de cinémathèque est d’interroger les logiques d’assignation ou d’invisibilisation dans la relation critique aux œuvres et dans leur réception. Qu’est-ce que serait un·e cinéaste ou un film de banlieue ? Quelles histoires recouvrent ces qualificatifs et pourquoi ? Qui a le droit de faire trace ?
À partir de janvier 2023, la Cinémathèque idéale des banlieues du monde s'incarne aux Ateliers Médicis avec un ciné-club mensuel qui a lieu le deuxième jeudi de chaque mois fois par Samba Doucouré, journaliste et président de l'association Africultures.
-> Retrouvez le programme des ciné-clubs de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde aux Ateliers Médicis dans l'agenda.
La Cinémathèque idéale des banlieues du monde prend vie chaque mois au Centre Pompidou, à l'occasion d'une projection accompagnée par un·e invité·e. Celui·celle-ci est ensuite invité·e à programmer une séance mensuelle au cinéma Le Saint-André des Arts à Paris.
-> Retrouvez le programme des projections de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde au Centre Pompidou dans l'agenda.
La Cinémathèque idéale des banlieues du monde dispose de son propre site web, proposant de découvrir les films associés, des contributions d'artistes, chercheurs… d'un film accessible gratuitement et l'annonce de ses événements.