24 février 2017 : petit manuel de photographie

24 février 2017 : petit manuel de photographie

Publié par Ninon Lemonnier

Journal du projet
Livre Photographie Design graphique

Pour comprendre ce qu'il se passe dans l'appareil photo...
Avant de prendre une photographie, il faut faire quelques réglages dont les plus importants sont :
→ la composition
→ la mise au point
→ la sensibilité
→ l’ouverture et la vitesse

Tous ces réglages sont inter-dépendants. On ne peut pas en faire sans penser aux autres.

La composition

Bien sûr pour composer une image, il faut choisir le format de sa photo : horizontal (aussi appelé paysage - le plus courant), vertical (aussi appelé portrait) ou carré. Ensuite vient le point de vue, c'est-à-dire l'angle que l'on prend pour faire la photo.
→ de face
On se met à la même hauteur que le sujet photographié. Comme il n’y a pas de déformation, c’est le point de vue le plus fidèle à la réalité : le plus réaliste.
→ en plongée
On se met au-dessus du sujet photographié et on braque son appareil vers le bas. Il y a une déformation, le sujet paraît plus petit alors que sa tête paraît plus grosse. Cela donne la sensation que le sujet est plus fragile ou plus mignon.
→ en contre-plongée
On se met en dessous du sujet photographié et on braque son appareil vers le haut. Ici aussi il y a une déformation, le sujet paraît plus imposant alors que sa tête paraît plus lointaine et petite. Cela donne la sensation que le sujet est plus grand et plus fort.

Le cadrage, autrement dit ce que l’on choisit de montrer, le fragment de réalité que l’on va enregistrer. Il est important de prendre le temps de choisir son cadre, que l’on fasse une photographie horizontale ou une verticale.
Selon les Grecs antiques, le nombre d’or permet de calculer les proportions naturellement belles et plaisantes à l’œil humain.

Grâce à cette spirale aux calculs un peu compliqués, nous pouvons déterminer quelles sont les lignes et les points de force dans un rectangle. Et ça tombe bien, puisque nous faisons presque toujours des photographies rectangulaires. Ce sont vers ceux-ci que se dirigent en premier nos yeux, sans que l’on ne s’en rende compte. Les plans résultent aussi du cadrage : gros plan ou plan rapproché, plan moyen ou plan large, selon comment on veut montrer son sujet.

Les lignes de fuite amènent de la profondeur et du dynamisme à l’image. Elles dirigent le regard au loin.

Bien sûr, il arrive que des erreurs se produisent... Sur ces photos, nous voyons des bouts de gens assez malvenus !
Alors que parfois, ce qui pourrait être une erreur de cadrage apporte un autre sens à l'image. C'est le cas sur la photo de Jacques-Henri Lartigue, où la voiture est coupée par le cadre : cela renforce l'idée de vitesse!

Ou bien encore, des ombres importunes qui s'invitent au tableau, ce qui peut gâcher un portrait. Tandis que le photographe américain Lee Friedlander joue avec l'ombre de sa tête depuis des années.

La photographie, nous l'avons vu, est l'écriture de la lumière. L'éclairage a donc son importance ! Il engendre les ambiances et influence donc le ressenti face à l’image. On en distingue deux sortes :
→ la lumière du jour
→ les éclairages artificiels

Selon son orientation, la lumière éclaire différemment le sujet et peut le révéler sous diverses facettes.
On peut créer des éclairages avec des lampes, des réflecteurs et bien sûr des flashes. Selon l’angle de l’éclairage, le sujet est plus ou moins mis en valeur et visible. Tout dépend bien sûr du sens que l’on veut donner au portrait réalisé par exemple.

La couleur de la lumière joue aussi un rôle dans l’image. Des couleurs chaudes donneront une ambiance chaleureuse et tranquillisante, tandis que les froides reflèteront plus l'anxiété ou la tristesse...

La mise au point

La mise au point consiste à choisir la zone de l’image qui sera la plus nette. Bien sûr, on peut jouer sur la netteté des différentes zones [arrière-plan, plan médian, premier plan] dans les images.

La mise au point

La sensibilité

(Certes, avec les appareils qu'auront les enfants pour travailler, la question de la sensibilité ne se posera pas, puisque elle sera de 400 ISO. Mais cette notion étant importante pour comprendre les interactions de la prise de vue, nous faisons quand même un petit topo (très imagé) dessus.)

La sensibilité mesure la résistance du support au contact de la lumière.
Plus il est résistant, c’est-à-dire qu’il faut beaucoup de lumière pour que l’image s’enregistre, moins il est sensible.
Moins il est résistant, c’est-à-dire qu’il faut moins de lumière, plus il est sensible.

La mesure se calcule en ISO.

Un exemple donné par les fabricants des appareils argentiques :

→ film 50 ISO pour scènes extérieures très éclairées (désert, plage, etc.) ou une nature morte éclairée au flash

→ film 100 à 200 ISO pour scènes extérieures bien éclairées

→ film 400 pour le reportage
pour scènes extérieures par ciel couvert
pour scènes intérieures bien éclairées

→ film 800 à 1600 pour scènes intérieures moins éclairées

Plus le film est sensible, plus on peut apercevoir de petits points qui forment l’image. On appelle ces petits points le grain.

Certains photographes jouent avec le grain, parce qu’ils le trouvent esthétique. Comme Michel Vanden Eeckhoudt par exemple.

Sur les appareils numériques, on doit également faire le réglage de la sensibilité ISO. Il y a beaucoup plus de possibilités qu’avec l’argentique.

Toutefois, il n’est pas possible d’obtenir un effet granuleux comme sur les pellicules argentiques.

Quand on voit des petits points sur une photo numérique, ils ne sont pas très esthétiques... on appelle cela le bruit !

Sur la plupart des appareils compacts, le réglage se fait automatiquement. Sur les téléphones et les tablettes également.

Sur un appareil jetable, la sensibilité est déterminée par la pellicule qu’il contient.

En général, ce sont des appareils à 400 ISO, qui est la sensibilité «passe-partout».

L’ouverture et la vitesse

(Tout aussi abstraites pour les jetables, les réglages étant réduits à leur minimum, il m'a paru toutefois nécessaire de faire le point sur ces deux notions.)

L’ouverture et la vitesse dépendent en premier lieu de la sensibilité ISO, de l’éclairage et du sujet (inerte ou en mouvement).

Si l’on prend un cas facile :
J’ai un appareil argentique avec un film 200 ISO. Il fait très beau temps et je veux prendre en photo une course de cheval. Dans ces conditions – je sais que 200 ISO conviennent pour le grand jour – je n’ai plus qu’à régler la vitesse de ma prise de vue (et donc l’ouverture).
Mon sujet est évidemment en mouvement : il galope.

Si je prends la photo avec une pose trop longue : à 1/4 de seconde ou même à 1/60e, le cheval et le jockey sont flous.
On appelle cela le «flou de bougé». Cela peut faire de beaux effets, mais je veux vendre ma photo à un journal sportif, je dois donc en faire une bien nette.
Je dois prendre cette photo très très rapidement : à 1/1000e de seconde.

Comme ma photographie est prise très rapidement, je dois faire rentrer beaucoup de lumière dans le micro laps de temps pendant lequel mon obturateur sera ouvert. C’est-à-dire ici 1/1000e de seconde.

Quand on règle mal la vitesse d’obturation ou le temps de pose, on peut rater sa photo en faisant entrer trop de lumière (sur-exposition), ou pas assez (sous-exposition).

Il s'agit ici de donner quelques clés de compréhension des lois qui régissent l'art photographique. Tout un chacun est bien sûr libre d'interpréter ses images et celles des autres selon ses goûts et émotions...

La sensibilité