Journal d'atelier 5 janvier 2018

Journal d'atelier 5 janvier 2018

Publié par Delfine Guy

Thymélé, Hespérie fauve

Vendredi 5 janvier 2018

Le papillon me ramène aussi fatalement au Mexique (México, dans ma chronologie, précède Trielle de cinq années), l'énormité des courges, sel et sucre, les dieux qui mâchent la pierre des volcans, les animaux, leur force assimilable – ici le papillon n'est pas chose frêle ni costume de fillette. Itzapapalotlcihuatl, Papillon d'obsidienne, agit en tant que guerrière, son manteau de papillon tout hérissé de couteaux de sacrifice. Et si Xochiquetzal, Fleur-plume, entraîne à sa suite un cortège d'oiseaux et de papillons, elle est également la protectrice des femmes enceintes, des accouchées, des jeunes mamans (processus intégral, à l'instar du papillon), des jeux de l'amour et des prostituées. On la voit qui déambule dans le paradis des enfants morts.

Le pouvoir de métamorphose se retrouve dans tous les états du pays, qu'importe la strate du temps qu'on choisit de gratter plus ou moins profondément. Au Mexique, rien ne disparaît jamais vraiment mais néanmoins se renouvelle ou se transforme. L'ancien s'adapte à de nouvelles applications.

Longtemps, j'ai remis à un futur non daté l'élaboration d'un recueil consacré aux papillons, mais aux papillons en tant que passeurs – d'autant que la plupart des taxons renvoient à une autre somme mythologique, grecque cette fois. Dans cette zoonymie fouillée, il y a matière à faire surgir la forme et le langage. A disséquer le soi. A devenir imago.

Sur la page Metamorphosis créée sur Facebook, le dimanche est jour consacré aux coups de gueule des serpents et papillons, lesquels nous amènent à tomber les masques, à frôler les archétypes, ré-entendre la création des mondes.

Voici Thymélé, Hespérie fauve

ce ne sont pas mes ailes qui se soulèvent mais la question des masques

Thymélé, Hespérie fauve - actrice de mime et amie intime de l'empereur