JOUR 4 - Décryptage d'image

JOUR 4 - Décryptage d'image

Publié par Mélissa Rosingana

Journal du projet

Décryptage d'image

La semaine précédente j'avais demandé à chacun de me ramener une image en lien avec "leur MER".

Nous avons pris un moment pour faire un retour sur leur choix... ce que ces images représentaient pour eux..  Parfois c'était une photo trouvée sur internet ou une photo de famille lors des dernières vacances à la mer, ou encore l'estampe de la  célèbre "vague" d' Hokusai ...    

Les photos de leur "mer"

Les relations maternelles et paternelles

Afin de leur faire partager et surtout expérimenter mon processus de création ; je leur propose donc dans cette séance de décrypter des images que je leur ai amené…

En effet, je suis une énorme consommatrice d’images !!!                                      Autant en amont, que pendant la recherche et les expérimentations et finalement avec l’oeuvre finale …                                                                                            Les murs de mon atelier, à l’image des mes cahiers de recherches pullulent de photographies, peintures, croquis….

J’ai donc fait une sélection d’images en fonction de ce qui avait émerger dans la séance « MER – MERE – MAIRE »

C’est un corpus assez vaste puisque je propose de la photographie, de la peinture et même de la sculpture…

Ils se mettent vite en petits groupes autour des îlots de tables.  Quand je distribue les photos, il y a beaucoup de rires dans la pièce mais aussi des réactions vives de d’égout ou d’interrogations …

Ma demande :  “Faire une description la plus précise possible de l’image “.

Pour aller chercher dans celle-ci des renseignements sur la technique, le sens de l’œuvre ; imaginer le titre, ce que l’artiste a voulu représenter selon eux…

J’avoue que je ne m’attendais pas à un tel résultat ! Caroline, la maîtresse est tout aussi surprise de voir des CE2 parfois un peu timide dans l’écriture pondre 4 pages de descriptions !

 

Il y a d’abord des images autour de la relation maternelle et paternelle.

Des photographies de Diane Ducruet (ex :«Mère et fille II Lion», 2014) sont celles qui suscitent le plus de réactions différentes : allant de l’effroi à l’écœurement, en passant par le rire.

Les enfants y sont sensibles et créent facilement des histoires autour de ces photographies. Il en va de même pour la série « Père et fils «  de Grégoire Korganow.

Quand je leur annonce enfin quels sont les liens entre les hommes et enfants présents sur les photos, tous ont commencé à rechercher des ressemblances. Certains n’en démordent pas ; ils ne sont pas parents… alors on scrute les traits du visage, on compare les gestes, les attitudes. On imagine une histoire. On tente de percer le mystère de la relation. La nudité des corps jette le trouble, brouille un peu les pistes…

Je leur présente également la peinture “The Shell” de  William- Adolphe Bouguereau (1871) représentant une mère et sa fille ainsi que le portrait d’un père et son fils peint par Renato Guttuso.

Je m’aperçois que la peinture est jugée avec moins de sévérité, sans doute que la photographie touche au réel et vient plus vite les chercher dans leur réalité, le palable quotidien.

La peinture relève plus de l’imaginaire selon le traitement pictural, ce qui crée cette distance surement plus appréciée, moins dérangeante.

Les images étudiées

Le radeau

Je  propose ensuite des images liées à la mer et à mes propres interrogations….

Je présente des peintures-collages d’Henri Matisse ( qu’ils connaissent déjà) tel que « Les bêtes de la mer » (1950), qui reflètent une mer douce, joyeuse et accueillante.

Un peu à l’image de la méditerranée qui est ma “mer” à moi. Elle est nourricière, elle est chaude, on aime s’y baigné… Elle évoque le bassin chaud et archaïque dans lequel nous flottions avant notre naissance.

Mais attention , la mer peut être également meurtrière, plus à l’image de l’Atlantique – dans la représentation que je m’en fais. Représentations sans doute lié à ces tempêtes, à sa fraîcheur constante même en été qui ne l’a rend  agréable ni pour mon corps, ni pour mon cœur…

Et surtout je pense aux personnes qu’elle engloutie à l’image de ces pêcheurs qui ne reviennent jamais ou encore aux radeaux de fortune qui coulent ou s’échouent par centaine…

 

Alors je donne à chaque groupe  une image qui représente justement un radeau ou une barque :

Il y a bien sûr le célèbre « Radeau de la Méduse » de Géricault (1819) (que certains ont vu au Louvre) .

La « Barque de Charron » du peintre  José Benlliure y Gil (1919).

Une œuvre sculpturale de Franck Stella «  Radeau de la Méduse, partie I » (1990).

Une réinterprétation contemporaine du radeau de la méduse en bois sculpté par l’artiste Clarisse Griffon du Bellay.

Ainsi qu’une photographie (The Raft of Lampedusa, Lanzarote, Spain) des sculptures en béton immergés  de l’artiste Jason deCaires Taylor.

 

Les enfants sont captivés par ces images, nombreux vont me demander d’avoir une copie du “radeau de la méduse” ou des autres œuvres pour mettre dans leur cahier de recherche. Certains me demanderont carrément un double pour la ramener à la maison !

Je me rappelle à quelle point certaines images m’ont marqué, éveillé, inspiré…

Est- ce, ce qui est en train de se passer pour certains? Je laisse infuser tout ça, nous verrons bien…

 

Chaque groupe a présenté son image, nous les avons comparé, étudié pour savoir quelle technique était utilisé, le sens de cette image… et surtout son impact.

Qu’est ce que ces images produisaient chez eux?