Processus de création de Capitaine, ma Capitaine

L’aventure CmC a commencé il y a quasiment deux ans, quand Marcelino Meduse, fondateur de la compagnie Aberash, nous a fait la proposition de prendre en charge le projet. Une première version de texte avait été proposée par Paul Francesconi et nous, Fany Turpin et Lola Bonnecarrère, en avions fait quelques lectures dans des maisons de quartiers de la ville de Saint-Benoît. Nous avions fait quelques retours à l’auteur et il nous avait proposé une deuxième version qui nous correspondait plus en termes de personnage et d’enjeux dramaturgiques. 

Puis à la découverte de l’appel à projet des Ateliers Médicis pour la 5ème édition de “Création en cours”, nous nous sommes permises de rêver grand et avons travaillé dur pour répondre à notre premier appel en tant que porteuse de projet. À notre grand étonnement, nous sommes reçues ! Les choses sérieuses se sont donc mises en route et nous avons répondu à des demandes de subvention afin de pouvoir réaliser notre projet aussi grand que nous l’avions rêvé. Les institutions ont elles aussi répondu présentes pour nous soutenir. C’était donc du sérieux, ce spectacle allait avoir lieu ! Alors on a travaillé, on a rêvé, on s’est documenté, on a discuté, on n’a été pas d’accord, on a questionné la cohérence de notre collaboration tant nos désaccords semblaient s'attacher à des points essentiels, et en retour, éblouies par notre connexion sur d'autres.

On a fait face aux peurs et aux mises en garde des professionnel·le·s sur notre potentielle immaturité ou manque d'expérience, pour porter un tel projet seules. Alors on a écouté - partiellement - leurs conseils et on a demandé de l’aide pour la direction d’actrices à Daniel Léocadie, un comédien/metteur en scène/auteur/fondateur de compagnie avec qui l’on travaillait déjà sur un autre projet ; et heureusement, on a écouté ceux qui se disaient être “des vieux cons” parce que cette collaboration a été d’une pertinence, d’une efficacité, d’une justesse merveilleuse. 

On a donné du fil à retordre à Pierre-Armand Malet, notre scénographe/créateur lumière/régisseur, mais le hasard a mis sur notre route Alice Laslandes qui voulait découvrir un peu le théâtre pour une potentielle reconversion professionnelle et qui est devenue un membre indissociable à cette création : elle a cousu, réparé, fabriqué, donné conseils, fait rigolé, et fait la régie son du spectacle sur la quasi totalité de la diffusion du spectacle. 

Teresa Small, notre costumière, a été à l’écoute et d’une efficacité sans pareil : on les a eu nos costumes fantasmagoriques !

Gérald Loricourt a lui aussi su répondre au-delà de nos attentes à nos demandes : il a créé un univers merveilleux, épique, tendre... nous n’avions plus qu’à nous laisser porter.

Le spectacle est à la hauteur de notre désir, grâce à l’accompagnement sans faille de nos collaborateur·ice·s et de nos partenaires comme, le théâtre Les Bambous, qui a su nous aiguiller et nous soutenir, depuis le début de l’existence de la compagnie Aberash. 

Le dispositif “Création en cours” a joué un rôle fondamental dans ce projet puisqu’il est sa genèse. Il nous a permis de collaborer en amont de la création et de créer une dynamique de travail, future fondations pour le reste de l’aventure. Les relations créées avec les élèves nous ont marquées et elles continueront de nous habiter longtemps. Nous espérons que les portes entrouvertes avec/pour elleux pourront complètement s'ouvrir et qu’iels pourront s’épanouir dans ces voies nouvelles, inconnues il y a quelques mois. Nous sommes extrêmement reconnaissantes d’avoir eu la chance de vivre cette expérience humaine !

Après la phase de gestation, l'accouchement. Ça a été plus beau, qu’on ne pouvait le rêver : le public était présent et le théâtre a ajouté des représentations jusqu’au dernier moment, car toutes étaient complètes. Les enfants ont été conquis·e·s, iels ressortaient avec des étoiles dans les yeux et nous disaient les plus beaux retours que l’on pouvait espérer. Et les adultes... iels sont redevenu·e·s des enfants avec nous, iels se sont permis·e·s une liberté qu’iels s’autorisent moins d’habitude. Petit·e·s et grand·e·s sont revenu·e·s, plusieurs fois, pour montrer le spectacle à leurs proches, pour voir l’autre comédienne, pour vivre encore ce moment. Et les professionnel·le·s sont venu·e·s et nous ont témoigné leur confiance et leur soutien : le spectacle est programmé jusqu'à juillet 2022 avec plus de 10 représentations à venir dans les différentes salles de l’île de la Réunion.

L’aventure CmC ne fait que commencer ! Déjà, ça a été une création et un premier round de diffusion qui a été au-delà de nos espérances.