Mardi 20 février
Retour sur une photographie de la série « La ligne Maginot » d’Alexandre Guirkinger, déjà discutée lors du jeu Pose Photo Prose. Les volontaires s’essaient à des descriptions de l’image. Elle leur paraît mystérieuse. Le lieu est calme et s’étire vers l’horizon infini. Point de fuite. Quelqu’un remarque qu’il s’agit d’un bunker. J’en profite pour leur montrer le travail de Mathieu Pernot pour lequel il transforme des bunkers en Camera Obscura ; clin d’œil à la séance précédente.
J’ai apporté avec moi quelques images de mon installation « Plus que des voix ». Elles défilent lentement, projetées sur le tableau, tandis que les premières remarques s’échangent à voix basse. Comme devant la photographie d’Alexandre Guirkinger, on se trouve, devant mes photographies réalisées au sténopé, dans l’attente qu’il se passe quelque chose. Les élèves comprennent que seul ce qui est immobile dans le lieu est imprimé sur le papier, en se souvenant du seul homme photographié sur « Le Boulevard du Temple » de Daguerre. Les promeneurs sont passés, sans s’arrêter en chemin.
Les Sténopés sont chargés en papier. Dans la cour de récréation, chacun est attentif aux micro changements du lieu, à ce qu’il souhaite faire entrer par le trou de sa boite. On s’amuse à passer rapidement devant le sténopé ou à s’immobiliser. Cadrage, point de fuite, temps de pose… le vocabulaire est mis en application. Après un passage au laboratoire pour le développement, on revisite la cour au travers les tirages noir et blanc, parfois un peu trop noir, un peu trop blanc, et qui laissent deviner certains détails du paysage.
La technique est ambitieuse et motive les élèves à se rendre à la réserve naturelle après les vacances pour réaliser une deuxième séance de sténopés. Et pourquoi pas s’essayer, sur place, à des récitations de poésies qui abordent le thème de paysage et celui de la photographie ?