Les sentiers battus

Les sentiers battus

Publié par Corentine Le Mestre

Lundi 19 mars

La vidéo d’Aurélien Froment, prêtée par le FRAC des Pays de la Loire, est installée au sein de la classe. Comme devant une photographie, j’invite les élèves à me parler de ce qu’ils voient. Ils reprennent le même vocabulaire, retrouvent les mêmes repères dans l’image. Les descriptions sont de plus en plus riches de sens, quoi que parfois systématiques. Nous sortons des sentiers battus en allant vers une nouvelle interrogation : quelle est l’intention de l’artiste ? Retour sur mes réalisations déjà présentées pour mieux en comprendre le sens.

J’associe un son, un texte, une parole à mes images et crée des dissonances. Avec la vidéo d’Aurélien Froment, c’est une voix qui accompagne l’image, presque fixe. A leur tour, les élèves imaginent la bande sonore, la voix-off, qui pourraient être associées à nos images. D’abord celles de la réserve naturelle, dont les manipulations ont été filmées la fois précédente, puis les leurs, réalisées avec leurs boites sténopés. On en profite pour accrocher leurs tirages sur un mur de la classe. Du tout blanc, du tout noir, et heureusement des nuances de gris pour nous laisser apercevoir un peu du paysage. Chacun raconte ce qu’il reste de ce qu’il espérait voir apparaître à l’image. Le titre du projet, « Rien ne se perd, tout se transforme », prend un nouveau sens : en associant texte et image, nos récits peuvent palier les ratés de la photographie.

La parole écrite du matin se poursuit à l’oral l’après-midi. Exercice de mémoire en passant, deux par deux, devant la camera pour témoigner de son expérience de photographe. Exercice de mémoire également quand il s’agit de réciter par cœur sa poésie. Les images ne sont plus visibles, mais leurs évocations dans la bouche des élèves, toujours de manière intuitive et spontanée, laissent imaginer les débuts de nouveaux paysages. Pourquoi pas aller vers de la performance ?