Les techniques du cinéma

Les techniques du cinéma

Publié par Raphaël Botiveau et Hélène Baillot

Journal du projet

Retour à Seyne la semaine du 26 mars. On y poursuit notre introduction à l’histoire du cinéma, présentée à partir d’extraits, en repartant des années 1930 : l’importance de la mise en scène, du montage, avec Renoir dans La Règle du jeu, et la critique sociale qui s’y déploie ; Le Quai des brumes et le cinéma « populaire », celui des stars, des baisers éternels – qui font encore détourner le regard aux enfants – et des répliques de légendes : « t’as d’beaux yeux tu sais… ». Et puis on se tourne vers Hollywood et ses genres de prédilection : le Western, la place du paysage qui relègue les Indiens dans le décor, la comédie des Marx Brothers, les films musicaux de Fred Astaire, l’arrivée du Technicolor dans Le Magicien d’Oz.

On s’attaque ensuite à la question du cadre. L’image photographique ou filmique n’est pas la réalité, son regard est sélectif, exclusif. On la déconstruit avec les enfants, par ses techniques : le champ et le hors-champ, les ratios d’image, les échelles des plans, les mouvements et déplacements de caméra, avec, toujours, des extraits (le travelling avant dans les tranchées des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick ou celui, latéral, du Week-end de Jean-Luc Godard). On évoque enfin la question des raccords de plans au tournage et au montage : les raccords dans l’axe (avec un extrait des Oiseaux d’Hitchcock), le champ et son contrechamp avec la double Catherine Deneuve de Peau d’Âne (Jacques Demy), les fondus enchaînés et les raccords au son.

La semaine se conclut sur le projet que nous voulons construire avec les enfants. On leur avait demandé de présenter, par écrit, un métier qui les intéresse et que l’on pourrait filmer. Les uns après les autres, au tableau, ils décrivent à la classe le métier qu’ils ont choisi. Ils essaient d’être précis et racontent certains petits moments, certains gestes aussi ; des images prennent vie et cette visualisation est déjà comme un prélude à l’exercice de la caméra.

La prochaine fois, on commencera les travaux pratiques avec un exercice de tournage et un autre de sonorisation d’une séquence muette. En attendant, la semaine se termine avec le visionnage d’un nouveau film en lien avec le thème du travail : Jour de Fête de Jacques Tati (1949) et son facteur, François, dans sa tournée américaine aux échos tayloristes. Les enfants sont « morts de rire ».