Le dernier jour : la projection

Le dernier jour : la projection

Publié par Milan Otal

Journal du projet

15 Juin 2018, 20h30.

Parents et amis commencent à arriver, séance de bises devant l’école où ont été placardées des affiches pour l’événement. Dans la cour le buffet s’agrandit, les enfants jouent tout autour. La consigne a été donnée, tenue de soirée exigée : nœuds papillons, chemises blanches. Les filles portent des robes. Il est 21h quand le buffet atteint les cinq mètres, nous sommes une centaine. Corse Matin fait une photo sur les marches de l’école. Marie Line annonce le lancement de la double projection. Les deux salles se remplissent vite, beaucoup restent debout. De bonnes enceintes, vidéoprojecteurs et grands écrans ont été installés. Nous présentons le projet et lançons le film quasi simultanément. Entre les deux salles on entend des séquences de rire espacées de deux minutes environ.

Le film fut très bien reçu. Par les grands et les petits. Les enfants réclament vite le bêtisier. Nous échangeons près d’une heure dans la cour. Antoine Tramini annonce vouloir composer une chanson que vient de lui inspirer le film. On salue l’équilibre du court-métrage, le mélange des tons : émotion, humour, nostalgie, modernité. On échange quelques contacts. On imagine des suites. La diffusion éventuellement, en festivals, les enfants au cinéma, devant un public, des récompenses, un épisode 2… Nous nous promettons de nous revoir bientôt pour une dernière projection avec bêtisier, puis pour la remise des vingt DVD.

En tant que réalisateur, je dois dire que l’enchaînement et la manière dont se sont déroulées les différentes séquences de travail m’ont inspiré. Dans mon activité ou peut-être dans la voie que j’y ai choisi, il est rare d’écrire, tourner, monter, présenter un projet dans un temps aussi court. Souvent la fraîcheur n’y est plus, d’autres projets détournent, et je reviens souvent vers le projet initial parce qu’il faut l’achever. L’équipe est alors dispersée, la dynamique n’est plus la même, ou employée ailleurs. Là nous étions en famille, ensemble sur une période compacte. Tous ceux qui nous ont vu tourner dans le village sont venus assister à la projection. Lorsque nous tournions une scène chez la grand-mère d’un enfant, nous savions que nous nous reverrions à la projection un mois plus tard. C’est assez rare ce type de proximité. Finalement nous sortons une fiction de vingt minutes, sur neuf décors, sept rôles, quinze figurants, avec voix off, effets spéciaux, et les enfants tournaient à tous les postes, sur deux communes dont chaque habitant reconnaît les recoins. Le succès de cette soirée a montré celui d’un projet ambitieux, et le bénéfice du circuit de proximité. Un film peut se faire spontanément et générer beaucoup d’enthousiasme dans une communauté.

On s’est amusé, on a fait ça pour apprendre et pour s’amuser, intelligemment.

Tom Mattei

Mise à jour de la publication : 28 juin 2018, 9h30

Remise du master (DVD n°0, avant duplications) sur la plage de Porticcio. Journée voile pour les enfants. Des étreintes pleines de crème solaire.