05/ INITIATION À L’ABSTRACTION

Les élèves ayant eu quelques difficultés à saisir la notion d’abstraction présentée lors du dernier rendu, je me suis organisé pour pouvoir débuter cette deuxième semaine avec un atelier de deux jours autour de ce thème. Afin de ne pas ajouter de difficultés à cette notion difficile à comprendre, je décide de reprendre l’atelier précédent qui leur avait beaucoup plu en en inversant la consigne.

Nouvelle consigne : Lors de l’exercice précédent, il était demandé de scanner un mot en le faisant bouger de manière à ce que la forme obtenue rende compte de son sens. Il va désormais falloir faire le contraire, c’est à dire bouger librement les mots de manière à ce que les formes obtenues ne ressemblent à rien de ce que l’on connaît.

Bouger le mot dans tous les sens ou lui faire suivre un mouvement particulier, le déchirer, le froisser, le plier ou en scanner plusieurs en même temps, tout seul ou à plusieurs, tout est possible. L’essentiel est d’essayer différentes choses et de se laisser surprendre par le résultat.

•  La ré-utilisation du scanner provoque l’engouement de chaque groupe. Les élèves se l’étant déjà bien approprié, ils font preuve d’une toute autre dynamique et n’hésitent pas à prendre des initiatives et à se conseiller mutuellement. L’atelier finit malgré tout par montrer ses limites car certains sont vite à court d’idées. Je les sens un peu désorientés et ai l’impression qu’ils ne saisissent pas tous l’intérêt de l’exercice.
• Sans plus de convictions que ça, je décide le jour suivant de refaire passer chaque groupe afin de sélectionner une production abstraite et de se l’approprier. On regarde les images une à une, on zoome, dézoome, on se balade dedans, on observe chaque formes, chaque détails et laisse libre cours à notre imagination. La mayonnaise prend contre toute attente et certains groupes font preuve d’une totale autonomie. Les trois productions obtenues sont très différentes.
• Le premier groupe s’est attaché à une suite de symboles ressemblant à une écriture extra-terrestre, « comme dans Superman », et me demande d’y ajouter des formes et des couleurs pour « faire de la composition ». Le deuxième groupe opte pour une image avec pleins de formes mais n’arrive pas à se décider quant à celle à mettre en évidence. Il décide alors de toutes les conserver car, comme ça, « chacun y voit ce qu’il veut ». Enfin, le dernier groupe s’arrête très vite sur deux formes dans lesquelles il voit « un diable qui regarde un fantôme dégoulinant ». On les sélectionne et les met en page, l’élève à l’origine de ces deux formes dissimule difficilement son immense satisfaction.