Élèves en train de découvrir l’exposition et de remplir le livret d’activités.

Sortie : exposition à l’Atelier Canopé 86

Publié par Mário Vinícius Ribeiro Goncalves

Compte rendu de la sortie à l’Atelier Canopé 86, à Poitiers, où nous avons visité l’exposition « Bav(art)dages : l’art contemporain pour les enfants #5 – les langages ».

I

Depuis les réunions préparatoires de cette résidence, la réalisation d’une sortie à une exposition était envisagée. Cela permettrait les élèves à la fois d’élargir leurs horizons artistiques et de leur fournir des inspirations pour le montage de notre exposition de restitution, réalisée à la fin de mon cycle d’interventions. Compte tenu du fait que certains des élèves n’étaient jamais allés voir une exposition, cet enjeu s’est avéré encore plus pertinent. Ainsi, après une recherche menée par moi-même et les autres référents concernés sur les expositions en train d’avoir lieu dans le département de la Vienne, Mme. Kieffer, la professeure d’art plastique au Collège Romain Rolland de Charroux, a suggéré l’exposition « Bav(art)dages : l’art contemporain pour les enfants #5 – les langages », installée à l’Atelier Canopé 86, à Poitiers, du 3 avril jusqu'au 2 juin 2017. J’ai trouvé la suggestion judicieuse car le lien thématique entre cette exposition et le projet de résidence en cours est assez tangible. De ce fait, nous avons fixés la date de la sortie : le vendredi 5 mai les enseignants et les élèves de la classe CM1 et CM2 de l’École Primaire Publique de Saint-Romain et de la classe de 6ème du Collège Romain Rolland de Charroux ont pris le bus spécialement réservé pour venir à Poitiers visiter l’exposition. Je les ai rejoint sur place.

II

Il s’agissait d’une exposition contenant une sélection d’huit œuvres issues des collections des FRAC Aquitaine, Auvergne, Limousin, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Les artistes y représentés étaient Ben (Empty black box, 1962) François Curlet (Saboosh, 2008), Laurent Derobert (Force d’attraction de l’être rêvé, 2001), Christian Marclay (Téléphones, 1995), Oscar Sheelbach (Der neue Weg, détail : le logo « M », 1991), Ernest T. (Masque Cagoule « Éléphant », Bamiléké, Cameroun 1930–1950, 2001), Patrick Tosani (Portrait braille n. 1, 1984) et Gérard Traquandi (Casablanca, 1996).

Malgré le nombre à première vue petit d’œuvres exposées, la sélection était assez puissante et diversifiée en ce qui concerne les sujets et les techniques. En plus, cette quantité réduite de travaux en exposition nous a permis de vraiment pencher notre attention aux œuvres de façon plus détaillée. À ce titre, la présence de Vincent Vallade, artiste plasticien et le guide en charge de la médiation de cette visite, a été très enrichissante.

Les enfants ont été divisés en deux groupes, et ensuite en binômes (un élève de l’École Primaire avec un élève collégien). Dans un premier moment, chaque groupe a pu prendre le temps pour contempler les œuvres et pour remplir le livret d’activités concernant cette exposition, distribué au début de la visite. Ensuite, Vincent Vallade a fait un point sur chaque œuvre tant individuellement que dans le contexte de l’exposition dans son ensemble.

Entretemps, l’autre groupe d’élèves a pu visiter une autre exposition qui venait d’être installée au Réseau Canopé : celle de restitution des ateliers menées avec les enfants aux Beaux-Arts, École d’Arts Plastiques du Grand Poitiers. Mme. Kieffer avait également proposé une activité : pendant la visite de l’autre groupe à l’exposition, chaque binôme d’élèves devrait synthétiser leur appréhension et apprentissage du matin en remplissant un cahier de quatre pages de dessins et textes en lien avec la visite.

L’artiste Vincent Vallade fait un point auprès des enfants sur l’exposition et les œuvres présentes.
L’artiste Vincent Vallade fait un point auprès des enfants sur l’exposition et les œuvres présentes.

III

Les langages sont en effet un thème très vaste, et la sélection d’œuvres exposées témoigne de cette richesse : de l’écriture à la parole, en passant par les sciences exactes, le design ou l’autonomie en soi de l’expressivité picturale, dans l’exposition visitée plusieurs systèmes sémiotiques étaient représentés, mis en question et/ou resignifiés.

Lors de mon intervention suivante à l’École Primaire Publique, le 23 mai 2017, j’ai pu continuer l’échange avec les élèves sur l’exposition, en penchant l’attention sur l’organisation et montage de l’exposition et sur comment ce qui nous avions vu dialogue avec le sujet de cette résidence et les notions que nous avions apprises et mises en pratique, tel que la calligraphie, le lettrage et la typographie. J’ai été extrêmement ravi de constater que les élèves avaient bien internalisé les connaissances transmises jusqu’à ce point-là, aptes à s’en servir pour analyser, décrire et émettre leur jugement sur les œuvres d’art auxquelles ils font face et sur les innombrables langages desquels l’art se sert.

Échantillon des carnets préparés par les binômes d’élèves dans le cadre de l’activité proposé par Estelle Kieffer.
Échantillon des carnets préparés par les binômes d’élèves dans le cadre de l’activité proposé par Estelle Kieffer.
Thème(s)
Inventer la langue