Rimes

Rap ton rêve

Publié par Martin Nikonoff

Journal du projet

En plus de l'imaginaire des enfants dont nous allons nous servir pour notre prochain spectacle, il nous apparait évident qu'il faut aussi exploiter la singularité de leur parole.

Rap ton rêve.

Dans la façon qu'ont les enfants de parler, de raconter une histoire, il y a une foule d'informations. Elle témoigne d'abord d'une vision que les enfants se fabriquent à propos des adultes. Les jeux et les rôles qu'ils se donnent en classe ou dans la cour de récréation nous donnent à voir des constructions naïves, poétiques et archétypales du monde des grands qu'ils s'imaginent. C'est dans le paradoxe d'une parole de grand dans un corps de petit que le théâtre se fait. 

Nous voulions donc que les enfants produisent le plus de parole possible.

Il nous semble qu'en terme de développement, donner la parole à ceux dont on pense souvent qu'ils n'ont rien à dire ne peut que nous apprendre plus sur ce que les adultes et la société leur renvoie comme images.

 

Nous sommes, Clément et moi, deux grands amateurs de rap et nous voulions utiliser ce nouveau support artistique pour faire quelque chose avec les enfants.

 

En classe entière, nous avons reparlé avec les enfants de notre thème de recherche, les frontières. D'abord pour attester qu'au fur et à mesure, nous avions un vocabulaire commun et ensuite pour constater ensemble les évolutions de notre point de vue sur celles-ci.

 

Puis, munis d'une feuille à carreaux (pour écrire droit !) et d'un stylo, nous avons demandé aux enfants d'écrire trois couplets de quatre vers, rimés. Nous leur mettons de la musique, et chacun dans sa bulle est appelé à convoquer l'auteur qui est en lui. Nous précisons qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'écrire ce rap, cette chanson. Il n'y a pas de bons ou de mauvais mots, il n'y a que ce que vous avez envie de dire qui a de l'importance.

 

Avec concentration et sérieux, les enfants se sont prêtés au jeu et ont écrits.