Nous décidons de poursuivre le travail sur les rêves et les cauchemars. La matière que nous avons eue jusque là est si dense, qu'il nous paraissait indispensable d'approfondir cette recherche avec les enfants.
Comment confronter cette matière au plateau ?
Comment la rendre théâtrale ?
Après avoir enregistré les enfants, nous voulions avoir une trace écrite d'un de leurs rêves ou de leurs cauchemars.
Seuls devant leur feuille, les enfants mettent sur papier une de leurs aventures nocturnes. Nous mettons de la musique, afin d'éviter à tout prix l'exercice de rédaction habituelle; et pour qu'ils puissent se retrouver seuls avec eux mêmes.
Les oublis de mots, les fautes de syntaxe, les expressions inventées, leurs manières d'écrire et la richesse de leurs histoires sont d'une richesse insoupçonnée. Non seulement pour notre travail avec eux, mais aussi pour la création de notre spectacle. C'est pourquoi nous décidons de les retranscrire tels quels. Sans changer un mot.
Avec cette matière brute, nous sélectionnons quatre rêves qui seront le socle de nos improvisations théâtrales.
Les enfants se couchent au sol, ferment les yeux, et nous lisons un des rêves. Nous en tirons ce qui semble être le plus intéressant théâtralement. Le décor, les personnages, les sensations, les émotions... Puis nous tissons de nouveaux liens avec les personnages, nous leur inventons une histoire. A partir de cela, nous les faisons improviser grâce au canevas construit ensemble. Nous les reprenons plusieurs fois, et nous allons à chaque fois plus loin dans les enjeux. Ce rêve intime devient alors une histoire commune.