Nous sommes arrivé·e·s la semaine dernière à Saint-Étienne, sous la neige. Avant de nous concentrer sur notre projet de recherche et création nous nous affairons à des occupations terre-à-terre : commander des pneus neige, les faire installer, prendre contact avec des personnes sur place pour faire connaissance. Et puis trouver la bonne route. La RN88 qui passe par la Séauve-sur-Semène, nous l’emprunterons hebdomadairement, y adopterons peu à peu des habitudes en nous arrêtant les jeudis à Saint-Pal-de-Mons pour acheter des sandwichs. Nous observerons les genêts à balais fleurir, la neige fondre, les exploitant·e·s forestiers s’affairer semaine après semaine. Nous verrons la zone d’activité commerciale sortir de terre à droite de la D500. Nous dirons bonjour aux chevaux à l’entrée de Montfaucon quand nous arriverons avant de poser nos couettes et oreillers au gîte d’étape Saint-Régis qui est mis à notre disposition par la mairie.
C’est comme cela que nous avons commencé à travailler : en cherchant de la familiarité dans ce village, en trouvant nos habitudes.
Nous nous apprêtons à rencontrer la classe des grands de l’école publique de Montfaucon-en-Velay. Fabienne, leur institutrice nous accompagne et nous épaule, mais nous nous découvrons intimidé·e·s. Nous avons beau avoir l’habitude de présenter notre travail à des spécialistes, des amis, dans une exposition, aujourd’hui c’est un peu différent. Hier, nous avons rédigé un texte de présentation, à la phrase près. À bien y réfléchir cela fait quelques années que nous n’avions pas fait cela.
Pour nous présenter, nous avons rapporté une partie de nos créations : des maquettes, des prototypes, des objets à manipuler. Nous introduisons notre sujet de recherche-création autour des brosses et balais. Les élèves sont curieux·ses et ont hâte de savoir ce que nous allons construire ensemble durant ces quelques mois.
Les enfants ont beaucoup de questions sur les objets présentés : à quoi servent-ils, en quoi sont-ils faits ? Nous leur précisons jusqu’aux essences de bois choisis pour dessiner nos dispositifs.
Si nous étions tous·tes un peu intimidé·e·s nous sortons de cette première rencontre impatient·e·s de commencer à travailler ensemble.