J'observe le paysage qui défile et qui change progressivement par la fenêtre du train. Les maisons en pierre et les champs de lavande apparaissent petit à petit : j'approche ! À la gare de Montélimar, je retrouve Sandrine, l'institutrice, qui m'attend accompagnée de sa petite fille. Nous prenons la route de leur maison, puisque j'ai la chance d'y être accueillie pour ce premier séjour en Drôme.
Avec Sandrine, nous avons décidé de commencer la première journée à l'école avec les activités habituelles des enfants, pour que je vois comment s'organise la classe. L'école de Réauville est toute petite, il n'y a qu'une classe unique de 13 élèves, du CP au CM2, et j'étais très curieuse de voir comment cela fonctionnait.
Arrivés dans la salle de classe, accompagnés de la musique du jour, chacun s'occupe de son métier : distribution des cahiers, écriture de la date au tableau, liste pour la cantine.... Personne n'a besoin de parler, ça marche comme sur des roulettes ! Sandrine nous présente le planning de la journée, qui est un peu différent pour chaque niveau et, pendant que les CP commencent avec un atelier de lecture, tous les autres travaillent tranquillement sur leur programme. Je passe parmi les enfants qui me montrent ce qu'ils font, je sens qu'ils sont fiers de me faire découvrir leur petit monde. Je suis complètement impressionnée par l'autonomie de chacun.
Après la récréation vient le fameux moment « Atelier Médicis » qui intriguait tant les enfants. Pour me présenter, j'ai apporté des images de mon travail. « Illustratrice », ce mot leur dit bien quelque chose mais ce n'est pas si évident. Je leur pose des questions pour les orienter, nous commençons une longue liste de supports, de techniques, de formats : c'est vaste, l'illustration ! Je termine ma présentation par la lecture d'un de mes livres et je suis contente de voir leur engouement : ils sont pris par l'histoire, les commentaires fusent, ils ont repéré tout un tas de détails dans les images.
Je leur propose de continuer les présentations en notant chacun trois choses qu'ils aiment. Le but est de penser à des petites choses agréables, presque anodines, qu'ils auraient envie de mettre en avant. Chacun nous lit ensuite son petit papier. Leurs textes ont quelque chose de poétique, et je sens que c'est un moment important où ils se dévoilent.
Le lendemain, nous commençons la journée par la création d'un autoportrait un peu loufoque, en papiers découpés. C'est l'occasion pour moi de voir comment chacun se sent avec cette technique, que je pense développer dans la suite du projet. J'avais un peu peur que le découpage soit plus difficile pour les CP, mais c'est tout le contraire : à la table des plus jeunes, de drôles de personnages apparaissent en deux en trois mouvements. Les plus grands au contraire sont beaucoup plus dans la réflexion et sont même un peu déboussolés par l'idée de découper directement le papier, sans repères ni dessin préalable. Sandrine a l'air de deviner ce qui me passe par la tête : « tu vois, c'est une très bonne chose de pouvoir mélanger les niveaux ! ».
Avec un peu de temps, tout le monde a finalement terminé son image et nous avons au tableau une belle galerie de personnages. C'est le dernier jour avant les vacances et il reste pleins de choses à terminer avant la fin de la journée. Nous échangeons rapidement sur les résultats et sur l'atelier avant de passer à la suite, et je sens qu'une belle connexion est en train de se créer !
Mon séjour se termine avec un passage par la bibliothèque du village voisin. Dans le mini-bus, les enfants ont tout un tas d'histoires à me raconter et des questions sur la suite, j'essaye de garder un peu de surprise. On se quitte avec des « au-revoir » et des « bonnes vacances » plein d'énergie .... j'ai déjà hâte de revenir !
Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.