En quelques jours, les enfants ont réalisé une incroyable quantité de dessins. J'ai été tellement prise par la préparation et le déroulement de ces premiers jours d'ateliers, que je ne prends réellement conscience qu'à la fin de la première semaine, de toute cette production.
J'observe une belle évolution entre les premiers tests et les dernières images. Tous sont maintenant à l'aise avec le travail en deux couleurs et l'utilisation des outils qu'ils ont testé.
Nous redémarrons donc la semaine suivante avec les mêmes techniques, pour réaliser des autoportraits. Pour ajouter un peu de piment, je propose différentes contraintes, comme celle de dessiner de la main gauche. Ces propositions marchent bien, je sens que la contrainte libère beaucoup le trait et après une petite présentation finale, les enfants s'amusent beaucoup à choisir pour chacun la version la plus expressive.
En parallèle, nous nous organisons avec Sandrine (l'enseignante) pour prévoir des temps en classe entière et pour prendre ainsi certaines décisions en commun. En libérant de la place dans la cantine, nous finissons par trouver une solution pour nous installer tous ensemble... Il y a une ambiance un peu particulière en étant ainsi réunis ! J'annonce à la petite assemblée l'objectif de la séance : il faut sélectionner les images du livre, parmi toutes celles qui ont été produites ces derniers jours. Collectivement, il faudra veiller à la cohérence de l'histoire et à l'équilibre entre les pages. C'est un moment très intéressant : je suis curieuse de voir le choix des enfants et leurs critères de sélection. Pour les guider, je les invite à réfléchir à ce qui fait, selon eux, la qualité d'une image...
Ainsi, à tour de rôle, chacun présente les différentes illustrations qu'il a réalisé et propose ses favorites au groupe, qui donne son avis en cas de doute. Au sol, nous plaçons bout à bout toutes les images pour finalement découvrir le déroulé complet du livre... c'est très satisfaisant de voir ainsi le projet prendre forme, et le résultat est plutôt impressionnant.
« Eh ben ! Elle est longue notre histoire ! »
Le lendemain, nous nous attelons à transformer cette suite d'images en une histoire construite. Il s'agit de décider d'un ordre, d'un début et d'une fin, et de créer un fil conducteur dans la rédaction des textes. Les enfants débordent d'idées et les choses se font plutôt naturellement. Par petits groupes, ils travaillent à la mise en forme de propositions pour les pages d'introduction et de conclusion, retouchent leur textes, ajoutent les derniers détails dans leurs images...
Les pages intérieures du livre sont donc presque prêtes à partir chez imprimeuse qui se trouve à Strasbourg. Elle va utiliser la risographie, une technique que j'explique aux enfants à l'aide de quelques schémas : la machine imprimera les deux couleurs consécutivement grâce à deux rouleaux qu'on appelle « tambours ». Je m'aperçois que ce "temps théorique" sur les procédés d'impression est très important pour les enfants : scanner, envoyer des fichiers, imprimer tout simplement sont des notions abstraites pour eux et nous passons alors un bon moment à décomposer toutes les étapes au tableau...
Avant l'envoi final, il nous reste à corriger les dernières fautes : avec l'aide de Sandrine (l'enseignante), relecture et correction des textes, pour que les enfants puissent les ré-écrire au propre. Cette étape de réécriture (qui me semblait plutôt anodine) est en fait bien plus prenante que prévu : tout recopier au feutre est une petite épreuve pour certain, un mot oublié ou une rature à la fin d'un phrase n'est pas rien dans le groupe d'élèves en CP.
C'est donc un soulagement dans le groupe, lorsqu'après une dernière lecture collective, nous validons définitivement le contenu !
Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.