Les ch’tis chaperons rouge

En parallèle de l’écriture de Ma vie d’ogre, je vais mener des ateliers dans quatre classes de l’école Jules Ferry, à Arques, dirigée par la dynamique Christelle Rochet. C’est mon premier travail avec des enfants si jeunes. J’ai choisi de commencer avec Le Petit Chaperon rouge, un conte que tous les enfants connaissent, terrifiant et jubilatoire. Les enfants adorent qu’on leur raconte toujours la même histoire, cela me permet d’entrer dans la réécriture des contes, mêlant fantastique et réalisme. Nous lisons ensemble différentes versions du Petit Chaperon rouge - celles de Perrault, de Grimm, mais aussi l’adaptation contemporaine du metteur en scène Joël Pommerat - pour comparer et nous familiariser avec les notions de dialogue, de monologue, mais aussi repérer des scènes de mise en abyme, de théâtre dans le théâtre, lorsque le loup se déguise en grand-mère par exemple. J’essaye d’amener les élèves à sortir de la récitation, du texte bien dit, en travaillant plutôt sur les états émotionnels des personnages, comme s’ils avaient réellement vécu l’histoire. L’idée n’étant pas forcément de bien lire le texte mais de nous donner à voir, à entendre, à ressentir l’histoire. Nous nous inspirons d’images : gravures de Gustave Doré et photographies contemporaines, celles de Sarah Moon et de Klaus Pichler. Nous observons les postures corporelles, les expressions des visages, mélange de terreur et de fascination devant le danger imminent.