vademecum

[Ateliers et Écriture]

Publié par Mathilde Soulheban

Journal du projet

Création En Cours, les ateliers à Aiglun, dormir à Digne, écrire à Marseille en pensant aux CM2, tout ça touche à sa fin. 

Le 11 juillet dans une petite cour à Avignon, j’ai eu l’occasion de tester en lecture quelques passages de Têtes Brutes dans le cadre de la première édition du festival If — En Cour

Voici comment je les ai présentés, cette lecture, ces fragments  :

L’origine, c’est ma question préférée. On peut remonter et remonter, le cours des choses, des événements, du temps et même avant le temps, plus l’échelle grandit, plus ses barreaux paraissent négligeables. Tout le temps j’aimerais qu’il ne reste que le nécessaire. Et à essayer d’y parvenir, j’écope des seaux et des seaux de contingent, je finis par jeter le seau par-dessus bord, et il ne reste rien que de l’eau, comme moi aussi je ne suis pratiquement que de l’eau, c’est laborieux de se maintenir au sec. Il faut marquer un point et dire : là c’est le début, pour cette fois. C’est de là qu’il faut tracer.

Ça m’étonne et me ravit, d’être restée si fidèle au projet de départ, huit textes sur l’origine de la matière de notre quotidien, malgré le renoncement à l’adresse jeune public. 

Au contact de la classe d’Aiglun, je me suis aperçue que c’était l’adulte que j’aimais voir dans l’enfant, comme j’aimais voir les enfants dans les adultes. C’est l’anachronisme qui me saisit. 

Cet anachronisme, dans Têtes Brutes, je cherche encore comment le concrétiser, négocier avec. Décider ce qui a toujours été, et ce qui est neuf. 

Je commence à voir les chemins souterrains qu’a emprunté l’écriture. Voir leur cohérence, mais ne pas s’appuyer dessus. 

Regrets de ne pas avoir pu saluer une dernière fois la classe entière. Fin juin, les départs en vacances, la canicule... Nous nous sommes quittés comme ça. 

C’était la première fois que je m’adressais à autant d’enfants en même temps. C’est quelque chose quand même, il me semble, mais quoi ? J’emporte un tombereau de questions et de doutes. 

Il reste encore tant de choses à imaginer. Tant mieux. 

départ