La proposition faite à la classe tenait en une phrase : créer un spectacle, de toutes pièces, de l’écriture à la représentation.
Durant la résidence je comptais travailler sur le mythe et les histoires que l’on se raconte, j’en ai parlé lors de notre premier échange.Trois groupes se sont formés par affinités :
Le groupe A, le groupe des garçons, qui prévoyait depuis deux semaines d’écrire des gags.
Le groupe B, le groupe des filles, où quelqu’un a eu l’idée salvatrice de raconter la reconstruction du monde après son explosion.
Le groupe C, le groupe des joueurs et joueuses de Fortnite, qui avait envie de parler de Fortnite.
Les ateliers, quatre par groupe, se sont donc déroulés de manières très différentes. Au bout de la première série de séances, en compilant les premiers écrits, j’ai proposé de s’inspirer du mythe des titans et d’écrire :
Le premier acte : DESTRUCTION. Où une Humanité en guerre fait exploser le monde.
Le deuxième acte : RECONSTRUCTION. Où des géantes venues de partout dans l’espace reconstruisent le monde.
Le troisième acte : DISTRIBUTION. Où d’autres géants viennent faire de nouveaux dons à la nouvelle Humanité.
Dans la première version que je leur ai soumise, le monde finissait par exploser à nouveau, parce que les dons n’étaient pas très fédérateurs. Ça ne leur a pas plu. La deuxième version, qui a été validée, se conclut par une proposition de chacun pour améliorer le monde tel que nous le connaissons.
Ce ne sont pas de très bonnes solutions, qu’ils ont trouvé, elles sont un peu générales : “Vivre en paix”, “Protéger la planète”, “Nettoyer les océans” (à deux reprises).
Comment faire, alors ? L’impératif de bien finir l’histoire, je le comprends bien.
Mais bien la finir à tout prix, ça risque de l’affaiblir beaucoup.
À reprendre alors, à renégocier.