Semaine 2 - Sons et mots

Semaine 2 - Sons et mots

Publié par Romain Barthélémy

Journal du projet
Lorsqu'on parle de son, on appelle souvent à l'aide les autres modalités sensorielles. Une voix basse, un son chaud, la blue note, une pop sucrée, un timbre granuleux, une percussion mate, une note soyeuse, un grelot brillant...
Nous n'avons aucun mal à différencier un cri d'un murmure, l'aboiement d'un chien du miaulement d'un chat, le moteur d'une voiture de celui d'une moto. En revanche, dès qu'il s'agit d'aller plus loin dans la qualification, d'étaler une description, on doit louvoyer, on triche, on emploie des stratégies pour pallier les failles de notre vocabulaire sonore. On imite : CLAC, CLING, VRAOUM, SPLASH, BANG. On vole des mots aux autres champs de sensations qui nous fournissent une assistance lexicale bienvenue, dès lors qu'on s'éloigne du talent naturel de l'oreille à reconnaître les sources sonores.
Comme il nous fallait un vocabulaire commun pour parler de sons, nous avons décrit en classe des sons acousmatiques (entendus sans en connaître la source), avec tous les mots qui nous venaient. Qu'en percevons-nous ? Que nous font-ils sentir ?
Pourrait-on même imaginer des paysages sonores inouïs ?
De là, l'imagination fait le reste : une licorne robotique cliquetante qui donne l'heure, un monstre énorme au pas lourd et aux grognements lion-éléphantesques, une école rythmée par la pagaille de cris d'animaux, un mécanisme horloger mettant en scène le ronronnement d'un chat et celui d'une voiture, une école tous-services (piscine et PLOUFS compris), un pachyderme qui déclenche les sifflements d'une tempête avec ses oreilles.