Semaine 1 – Le temps de l’écoute

Semaine 1 – Le temps de l’écoute

Publié par Romain Barthélémy

Journal du projet

La vie d'un enfant de 10 ans est presque métronomique. Rythmée par des rituels quotidiens. Par un temps scolaire cadré. Par la périodicité des activités de la semaine. En posant aux CM2 de l'école de Livry la question de la description de leur environnement sonore, tout au long d'une journée, j'ai obtenu une cartographie de leurs moments d'écoute. La ligne de temps que nous avons suspendue au travers de la classe s'est remplie peu à peu des mots du son, de bruits de craies, de cris, de réveils, de la voix des parents, des amis et du maître, des chocs des balles et ballons, du chahut de la cantine.

Une chose saute aux yeux à la relecture : leurs impressions sonores sont inégalement réparties dans la journée. Des instants pleins de sons laissent place à de longs quasi-silences. Le moment du réveil, par sa richesse auditive, semble durer des heures, tandis que les heures de classe, où l'esprit occupé ne peut se permettre le temps d'une écoute vagabonde, passe en un instant.

Comme tout temps perçu, celui recueilli est déformé, étiré, malmené par la perception auditive et par la symbolique des heures (minuit l'emporte toujours sur trois heures du matin). Si on devait représenter le déroulement d'une journée relativement à l'attention qu'on porte à notre environnement sonore, celui-ci serait élastique, visqueux. Un tic aussi vite oublié qu'il est passé pourrait laisser place à un tac en point d'orgue, en suspension dans l'air. Nous avons peut-être une piste pour notre partition sonore.