Semaine 2 - Donner forme aux sons

Semaine 2 - Donner forme aux sons

Publié par Romain Barthélémy

Journal du projet
Des collages d'images. Des suites de points et de traits. Des lignes de mots évocateurs. Des graphiques sophistiqués. Des instructions gestuelles situées dans le temps. Des formes d'onde qui donnent à voir des variations d'intensité. Des traits de plume figurant le contour mélodique de chants à retenir. Des calligrammes. Des portées codifiées chargées de symboles. Des sonagrammes dévoilant les composantes harmoniques cachées dans la masse d'un évènement sonore.
Depuis des siècles, on a cherché à aplatir le son sur le papier. On a transcrit en abscisses et ordonnées le temps et la hauteur, le rythme et la note. On a cherché des formes, des symboles et des textes pour signifier les durées, les intensités, les timbres, les trajectoires, les impressions.
Le 20ème siècle a été particulièrement riche en systèmes de représentation sonore, servant à la prescription de gestes musicaux nouveaux, à l'application de mécanismes incongrus, à la notation de sonorités inédites. Comment décrire par le visuel la réverbération appliquée artificiellement à un claquement de porte ? Le son bruité et rythmique du chemin de fer ? Que représenter d'un bruit blanc synthétique modulé par un effet de phaser ? Peut-on comprendre par le dessin le trajet spatial d'une source qui traverse le champ sonore de gauche à droite ?
Nous avons fait deux ateliers en classe, pour dessiner les sons qui nous entourent. Onomatopées, dessins d'objets et formes abstraites nous donnent à en saisir l'impression globale, l'enveloppe, ou le contour mélodique. Pour les élèves, le fait de représenter le son, c'est commencer à l'apprivoiser ; en revenant sur ses propres sensations, l'entendre à nouveau dans sa tête ; en lui cherchant un sens, trouver de nouveaux mots pour le décrire.