Première session à Gennevilliers

Première session à Gennevilliers

Publié par Laure Bourdon Zarader

Journal du projet
30 janvier. Après une réunion de présentation avec l’équipe pédagogique et enseignante de l’école, il est temps de rencontrer les enfants. Deux classes participent au projet, mêlant pour chacune d’entre elles élèves de CM1 et CM2. Il y a près de cinquante enfants en tout. Un chiffre impressionnant pour moi qui me targue d’avoir l’habitude de travailler avec des enfants, mais qui n’ai jamais eu de groupe de plus de 18 élèves lors de mes ateliers périscolaires.
Je décide de me présenter à travers des extraits et des images de mes deux premiers courts métrages. Je ne veux pas trop leur en dire sur ce troisième court métrage en préparation, sur lequel nous allons travailler ensemble. Nous réunissons donc les deux classes et leurs enseignants respectifs dans une grande salle sombre pour visionner des morceaux de mes films, que je n’ai jamais projetés à des enfants (il faut dire qu’ils ne sont pas vraiment le premier public visé par ces deux films). J’ai une légère appréhension en appuyant sur play.
les enfants ont décrit et dessiné ma venue dans leur cahier de cinéma : ici, une illustration du décor de mon deuxième court métrage
Première surprise : les enfants sont d’une motivation rarement rencontrée dans les ateliers cinéma que j’anime habituellement. Ils sont ravis de sortir un peu du rigide programme scolaire, ils sont curieux de tout, ils ont des questions à n’en plus finir. Ils me demandent si je suis connue, est-ce que ça rend riche d’être réalisateur, c’est quoi mon autre métier, mais si, j’ai forcément un autre métier.
À mon tour de leur poser des questions : je leur demande s’ils savent combien de temps ça prend de réaliser un film, combien de personnes il faut dans une équipe. Les chiffres sont trop gros pour eux : des centaines de gens à l’ouvrage et des années de travail ? Ils n’arrivent pas à y croire. Ils sont fascinés par l’immensité de la tâche, et le nombre d’étapes nécessaires à la fabrication d’un film que je leur énumère : car au-delà du casting et du tournage, que tous connaissent, il y a le repérage, le montage son, l’étalonnage… et bien d’autres encore. Ils sont éberlués par les morceaux de pellicule que je leur ai apporté, ils notent tout dans leur petit cahier cinéma que les instituteurs leur ont fait préparer, en me demandant d’épeler « é-t-a-l-o-n-n-a-g-e ».