"Ma Pomme" est un projet de court métrage. Résumé du film : Pauline et Noham s’aiment à la folie. Quand la mère de Pauline lui annonce qu’elles déménagent à Paris, Pauline, incapable de se séparer de Noham, décide de rester vivre dans sa ville natale. Seulement voilà, Pauline n’a que dix ans… Intention : Pendant toute ma vie d’adulte, j’ai sans cesse tenté de garder un lien à l’enfance. En parallèle de mes activités professionnelles, je suis devenue intervenante en cinéma dans des classes de primaire. En plus d’éveiller les enfants au cinéma, je les aide chaque année à écrire et réaliser un petit film. Si c’est le goût pour l’éducation à l’image qui m’a fait commencer cette activité, ce sont les relations privilégiées que j’ai pu avoir avec les enfants qui m’ont fait la continuer : en les observant, j’ai été fascinée par leurs amitiés si profondes, leurs amours si sincères, et leurs chagrins parfois plus poignants que les adultes ne peuvent l’imaginer. Je souhaite, avec "Ma Pomme", porter un regard sans ironie sur l’amour que se portent Pauline et Noham. Parce que le film est à hauteur d’enfant, leur histoire ne sera jamais pointée du doigt comme étant ridicule ; elle doit être tragique autant pour Pauline que pour le spectateur. Le récit fait appel à des traumatismes que nous avons tous vécus : l’appréhension du déménagement et la tristesse de quitter ses amis sont des douleurs qui se heurtent souvent au discernement des parents. Malgré leur amour et leur bienveillance, ils ont oublié l’état dans lequel peut laisser l’incapacité à se projeter : ils savent déjà, eux, que l’on trouvera vite de nouveaux amis. Le film se termine sur une note tragique, parce que je tiens à ne pas minimiser la tristesse de Pauline : elle a beau avoir dix ans, cette séparation n’est pas moins douloureuse qu’une rupture d’adulte.
« Ma Pomme » est un film sur des enfants, avec des enfants, et pour des enfants. Même s’il n’est pas uniquement destiné au jeune public, c’est le premier film que je réalise qui s’adresse à des spectateurs de l’âge de ses personnages. Dans chacun de mes précédents films, « Miedosos », « Dolça » et « La vie sauvage », j’ai mis en scène un ou plusieurs enfants, mais le film ne leur était pas directement destiné : les scènes de sexe, scènes de nu, ou les thématiques plus adultes m’empêcher de montrer ces films à des enfants de tous âges, et même de parler librement de l’intégralité du projet avec mes jeunes acteurs – je me contentais de discuter de leur personnage, et de leurs scènes.
Pour « Ma Pomme », l’expérience est l’inverse : il me semble presque saugrenu que mes interlocuteurs sur le projet soient tous des adultes, tant le film tend à délaisser l’univers des adultes pour se dresser à hauteur d’enfant.
J’ai pu écrire ce film parce que j’ai un souvenir très vif de mes années d’enfance, mais surtout parce que je vis toujours entourée d’enfants : en milieu scolaire pendant l’année, en colonies pendant l’été, je continue de les écouter, de les observer, et de les écrire. Pourtant, dans le processus de développement et de préparation du film, c’est uniquement avec des producteurs, des techniciens et des partenaires financiers que je discute de ce que sera le film. Une résidence en milieu scolaire autour de « Ma Pomme » me permettrait de continuer à travailler ce projet auprès et avec ceux pour qui je l’ai écrit : les enfants.
L’écriture du scénario est terminée, le film est porté par une société de production (Quartett Production), et une partie du financement est déjà trouvée. Nous prévoyons de tourner pendant les vacances de Pâques. Les mois de janvier à avril seront donc consacrés à la pré-production du film : casting, répétitions, repérages, découpage… À partir de la fin du mois d’avril, jusqu’à juin, nous travaillerons à la finalisation du film : montage image, montage son, composition de la musique, étalonnage et mixage.
Ce calendrier me paraît tout à fait idéal pour une résidence d’artiste autour du film, tant en ce qui concerne une transmission permettant aux enfants de suivre toutes les étapes de la réalisation d’un court métrage, que pour me permettre de travailler le projet en profondeur avant le tournage.
Une présence régulière à l’école me permettra, pendant les mois précédant le tournage, de continuer à réfléchir au projet avec des enfants de l’âge des protagonistes. Les premières séances de travail, sur le scénario et le dialogue, me permettront de travailler le texte avec la classe.
Je compte mettre en place un atelier d'écriture à partir du synopsis du film : les enfants, seuls ou en petit groupe, écriront leur propre version du film, en n'en connaissant que les grandes lignes. Ils pourront ensuite comparer leur version avec celles de leurs camarades, et avec celle que j'ai moi-même écrite.
Ce travail sur les différentes possibilités de création à partir d'un même matériau me paraît également tout indiqué pour un exercice de tournage : à partir de la séquence d'ouverture du court métrage, qui se passe dans une cour d'école, les enfants réfléchiront, par petits groupes, à une mise en scène possible.
Des exercices de mise en scène seront encadrées, avec des techniciens professionnels qui travailleront sur le court métrage (chef opérateur, scripte), pour que les enfants puissent réaliser leur propre version de la séquence d'ouverture. Ils apprendront à utiliser une caméra, à réfléchir au découpage d'une scène, travailleront le jeu d'acteur.
En amont du tournage, les techniciens seront disponibles pour un temps d'échange sur leur métier et leurs expériences.
Chaque groupe suivra ensuite la post-production de son petit film, avec l'intervention d'une monteuse qui viendra encadrer un exercice de montage, et participer au montage de l'exercice tourné.
Nous leur montrerons également des images ou des séquences du court métrage que j'aurai tourné, pour leur permettre de suivre la fabrication du film dont ils auront lu le scénario.
Une fois les petits films tournés, les élèves pourront comparer comment, à partir d'un même texte, la mise en scène peut donner lieu à des films radicalement différents. Ils pourront également comparer leurs propres films avec celui que j'aurai réalisé, lors d'une projection des exercices et du film Ma Pomme au cinéma de Gennevilliers, à la fin de l'année scolaire.
J'aimerais également faire venir les deux jeunes acteurs de Ma Pomme pour une rencontre avec les classes, afin qu'ils puissent partager leur expérience de tournage, sur un projet que les élèves connaitront déjà très bien.
Hauts-de-Seine
Par le(s) artiste(s)
Par les participants