Retour à l'école de Lureuil pour les deux derniers jours d'ateliers de la première session après le weekend.
La pluie qui déprime le lundi et un soleil bienvenu pour une balade dans le village.
Des cookies oubliés et des madeleines dévorées.
Jour 3
Ce matin, il pleut.
La pluie ça me sape un peu le moral. J’avale mes tartines de miel, mon thé vert, mon kiwi et prends la route.
Le paysage semble mélancolique sous cette pluie.
L’église au loin.
Je termine de préparer mes images pour le sujet du matin pendant qu’Astrid termine de travailler avec les élèves.
Les enfants semblent assez agités aujourd’hui, peut-être est-ce parce qu’on est lundi ?
Nous parlons du cadrage et du hors-champ. J’essaie de leur montrer l’importance du cadrage dans la photographie. Leur message peut changer, rien qu’en enlevant un élément de la photographie. Je ne sais pas s’ils arrivent à bien se le figurer. Demain nous irons en balade, ce sera l’occasion pour eux d’expérimenter la prise de vue en argentique.
Plongée et contre plongée
Pour le Hors-champ, je leur donne une photographie de personnes regardant hors de la photo et leur demande d’imaginer et de dessiner ce qu’ils regardent. C’est assez drôle de voir leurs différentes interprétations. Certains font beaucoup de détails, d’autres s’en tiennent au minimum.
La pause repas est la bienvenue (surtout que c’est spaghettis bolognaise).
L’après-midi, nous repartons sur le sténopé. Cette fois-ci, je fais des groupes suivant les tailles de leur boîte. Il fait assez sombre, le temps de pose va être plus long.
Nous faisons des tests de temps : 1min30 pour tous puis chacun son tour referme son sténopé toutes les 30 secondes.
Cette fois-ci, ça fonctionne !
Ils sont super contents de voir le résultat. Ça rend vraiment pas mal !
Marion a fait des cookies, mais nous n’avons pas le temps de les manger. Ce sera pour demain.
Jour 4
La pluie ne tombe plus, mais le ciel est mi-figue mi-raisin.
En prenant la voiture ce matin, j’ai eu la sensation d’être dans une forme de quotidien. Au bout de quatre jours, de prendre le même chemin le matin, c’est comme si c’était devenu une habitude.
Je relance le labo pour la matinée, il y a encore un groupe qui n’a pas eu le temps de passer hier.
Cette fois-ci, deux d’entre eux n’ont pas fonctionné. Je ne comprends pas…
Nous revenons ensuite en classe pour parler de ce qu’est une bonne photo.
Je leur propose à nouveau le système des post-its en groupe, ce qui marche plutôt bien. Les réponses sont presque toutes identiques avec quelques nouveautés de temps en temps.
Puis, je déconstruis un peu les réponses qu’ils m’ont données.
Je leur montre divers artistes travaillant avec des photographies que l’ont pourrait juger ratées au premier abord. C’est vraiment chouette de voir leurs réactions enthousiastes face aux travaux de ces artistes. J’espère que ça leur donne des idées.
Je leur montre aussi des livres de photographes ayant travaillés sur le paysage et sur des territoires en particulier, car cette après-midi nous allons en balade photo.
Après le repas, je leur montre le fonctionnement des appareils photo jetables que je vais leur prêter pour la balade. Trois élèves pour un appareil soient 9 photos chacun.
« Mais c’est pas bien que ce soit jetable, on peut l’utiliser qu’une seule fois. »
Oui, je sais… Je n’en suis pas fière, mais c’était l’option la plus simple.
(J’ai depuis réussi à les ouvrir sans les casser, nous devrions pouvoir les réutiliser à la prochaine séance ! Haha, ils vont être heureux !)
Une fois que tout le monde est équipé (bottes, manteaux, gilets jaunes, appareils photo), nous partons en rang d’oignon vers le centre de Lureuil. La pluie s’est définitivement éloignée, nous avons un beau soleil qui nous accompagne.
Direction le lavoir où nous croisons une roulotte avec ses habitants et les chevaux en pâture. Ensuite vers l’église, puis le colombier et enfin retour vers l’école. La ballade aura duré un peu plus d’une heure. Les élèves s’amusent à prendre les photos. Certains tentent de nouvelles choses, d’autres, un peu trop timides, encore s’en tiennent à une utilisation plus classique. Encore d’autres demandent aux copains de poser.
Une fois revenus en classe, je leur demande d’écrire ce qu’ils ont photographié. Pris par surprise, certains ont oublié. Mais en réfléchissant un peu, la plupart arrivent à se souvenir de ce qu’ils ont photographié.
Je leur parle aussi de ce que nous allons faire à la prochaine session. Nous travaillerons en mars sur le passé. Le passé de leur village, le passé des habitants. L’histoire, mais pas celle avec un grand H, celle plus intime, celle du souvenir, celle qui construit l’héritage.
Nous finissons par une note sucrée, une madeleine (Marion a oublié ses cookies chez elles) et un jus d’orange.
À la prochaine, en Mars !
