Sortie au marais du Grand-Hazé : deuxième temps d'observation d'un paysage proche.
Le marais est un paysage d'apparence sauvage à la biodiversité riche. Nous en avons d'ailleurs observé la faune typique : héron, aigrette, cygne, grèbe, balbuzard et autres oiseaux qui ont été silencieusement attendus depuis notre observatoire, accrochés à nos jumelles et téléobjectifs. Plus tard, neppe, tétard, et autres minuscules animaux pêchés à l'épuisette par les enfants ont fait l'objet d'une seconde observation.
Ce temps d'appréciation de la biodiversité était nécessaire. C'est en rencontrant une nature sauvage que l'on peut mesurer la domesticité de notre environnement.
Le passé du marais a permis d'évoquer à nouveau la question complexe de la relation de l'humain à son environnement naturel. Le site, sous son apparence sauvage, porte malgré tout les traces d'une exploitation humaine des ressources et de l'histoire industrielle.
Les « trous du diables » - plan d'eau relativement profond - se trouvent au cœur d'une tourbière exploitée depuis le moyen-âge jusqu'à la seconde Guerre Mondiale. Cette extraction de pains de tourbe, qui étaient autrefois utilisés comme combustible, a contribué à creuser le fond de cette cuvette naturelle.
Après guerre, le marais est devenu une décharge accumulant les déchets de la société de consommation. Après intervention des associations locales et des pouvoirs publics, le site fut nettoyé et l'ajout d'un observatoire ornithologique a permis d'affirmer sont nouveau statut de parc naturel protégé. Il ne reste aujourd'hui plus que quelques déchets oubliés dans le sol pour attester de ce moment sinistre.
L'actualité du site est sans doute le point le plus intéressant du point de vue de notre projet, puisqu'elle est plutôt méconnue et pourtant manifeste d'une certaine relation au paysage naturel dans notre pays.
Les associations locales de chasses et de pêche participent à l'entretien du marais afin de sauvegarder leurs activités de loisir. Car le marais est bien sujet d'un entretien. Loin d'être sanctuarisé, les différents types de paysages que l'on trouve dans le parc font l'objet d'une surveillance et d'une conservation particulière. Ainsi, le plan d'eau, les prairies humides, et les forêt naissantes sont artificiellement maintenues à un stade de leur évolution.
Les « trous du diable », qui devraient se reboucher petit à petit à mesure que la végétation s'y développe, sont surveillés par les personnes chargées de cet entretien. Ces personnes enlèvent donc régulièrement et manuellement une partie de la végétation afin d'empêcher la marre de se reboucher et ainsi, de conserver la présence des animaux dépendant de cette marre.
Les praires humides se sont vues artificiellement peuplées de vache écossaises – les fameuses Highland – et de chevaux qui, en pâturant, empêchent les arbres de se développer, sans quoi les prairies deviendraient des forêts. Le niveau de l'eau dans la réserve est par ailleurs contrôlé à l'aide d'une retenue, afin de prévenir le site de l'assèchement qui le guette.
Loin d'être un sanctuaire d'une nature primaire, le marais du Grand Hazé est donc un lieu dont la biodiversité dépend de l'action de la société humaine. Le parc constitue un Oasis pour certaines espèces, qui, sans nos agissements, auraient disparues de cet espace. Cette relation de dépendance produite par la société est significative d'une certaine relation à la nature que je tenais à présenter aux enfants.