J'ai poursuivi mes explorations de la plaine. Ai continué à y produire des images. Les nuages gris et l'ambiance hivernale me plaisent beaucoup. J'avais jusqu'ici trop d'images réalisés par beau temps. Je privilégie donc les jours gris pour prendre la route, même lorsqu'il pleut. La présence du ciel bleu dans le cadre de l'appareil photo m’ennuie désormais.
Quand il fait beau je poursuis les essais en vue des temps d'atelier à l'école. Ils me permettent de remettre la main à la pâte, et d'obtenir des exemples à montrer aux élèves.
J'ai cueilli des plantes qui poussaient au bord des champs, les ai utilisé pour faire des photogrammes.
D'abord le panneau de bois, tapissé d'un morceau de tissu qui réparti la pression entre le sujet – ses petits reliefs – et le verre. J'utilise du papier à aquarelle satiné ou à grain fin. J'ai essayé cinq références différentes. Souvent le verso, qui n'a pas la même texture, convient mieux.
Les expériences menées sur le tissu et le contre-plaqué sont prometteuse elles aussi. Surtout pour la réalisation de grand-formats.
A force de pratique, les bonnes habitudes reviennent et je maîtrise chaque fois d’avantage le procédé.
La chimie fonctionne bien. Par beau temps, au soleil, il suffit de quelques minutes pour obtenir un résultat satisfaisant. Les tests d'exposition réalisés avec des négatifs m'ont amené à penser qu'un ensoleillement direct permet d'obtenir une meilleure dynamique dans les images, bien que la mesure soit plus difficile à réaliser car les temps plus courts. Lors des ateliers associant les enfants, les indices UV seront sûrement encore plus forts, et les temps d'exposition encore raccourcis.
J'ai fait du repérage pour une sortie scolaire. C'est Savine Davout, la directrice de l'école de Caligny, qui m'avait parlé de la forêt de Saint-Clair-de-Halouze.
L'endroit est très intéressant, on peut traverser la forêt en une heure et y rencontrer différents types de paysages. J'essaierai de faire enquêter les élèves sur les traces d'exploitation que l'on trouve en ces lieux faussement sauvages.
Des panneaux répartis le long du sentier retracent l'histoire de la forêt et des anciens sites miniers qu'elle abrite. Les bâtiments autrefois utiles à l'exploitation du minerai de fer sont aujourd'hui envahit de végétation. Ces constructions de béton et de briques dans lesquels poussent toute sorte de plantes locales et communes produisent des visions romantiques que j'ai hâte de confronter au regard des enfants.
La forêt est bordée de prairies et de champs que l'on observera aussi avec les classes de l'école. Selon le temps à notre disposition, j'installerai peut être une tente opaque afin de préparer des photogrammes avec des plantes ou objets collectés sur place.
