Grandeur nature #1

Préambule d'un chantier

Nous avons finalisé la liste d’ingrédients qui feront la recette de ce jardin. 83 planches du bois du sapin de Douglas, des mètres cube de terre de végétale (8), un peu de fumier, des plantes dans leur jeunesse, « des plantes du coin » pour la plupart, de la lave pétrifiée (pouzzolane, mot imprononçable pour les enfants)… Toute cette matière vivante ou non, afflue de quelques environs et s’amasse progressivement autour du périmètre de la cour.

« La cour est petite, les moments de récréations réguliers, les enfants courent, s’assoient pour goûter, bavarder, craignent les soleils trop chauds, l'éclat de leurs voix résonne à foison (…). » En juxtaposant des observations simples, qui coulent de source et découlent de ce lieu, on devine ce qui est nécessaire d’apporter de neuf avec ce jardin, mais aussi ce qui ne doit en rien entraver les dynamiques positives déjà existantes. Il règne en effet comme des rites, des lubies auxquels on ne déroge presque jamais dans ces moments récréatifs ; sous le préau, l'immuable jeu de l’épervier est une de ces célébrations coutumières.

Avec les enfants à la fois maîtres d’œuvre et d’ouvrage, nous sommes parti sur l’idée de jardinières associées à des bancs qui se répartiraient sur les côtés de la cour, afin que ces bacs proposent autour d’eux une sphère tranquille. Espaces d’apaisement, de pauses qui calment le jeu, les écoliers y viendraient s’y (re)poser, devenir spectateurs de l’excitation et des mouvements des autres enfants.

 

Préambule d'un chantier
Préambule d'un chantier