Bananier, star du jardin #2

Bananier, star du jardin #2

Publié par Augustin Descamps et Adeline Le Cocq

Atelier de plantations

...Après avoir creusé, nous dépotons le poinciana de son pot en plastique, aérons avec précaution ses racines pour le nicher dans son nouvel environnement; le bac le plus haut, celui de 90 centimètres. Ses fleurs de rouge et d’or au porté gracieux et aérien surmontent des feuilles délicates, le «petit flamboyant» n’a rien à envier à la vedette du jardin; les bananiers.

Eux, se détachant du mur jaune, se louent d’être déjà les plus grands de tout le jardin. Ils font fureur auprès des enfants, leurs palmes larges virevoltent, le plus petit des deux donnera certainement quelques bananes, avec un peu de patience… Oui car le jardin des couleurs, et aussi le jardin des saveurs. Quelques bananes et framboises, le fruit méconnu du féijoa gros comme un petit avocat et doux comme une goyave. Les plantes aromatiques fourmillent et s’installent un peu partout à hauteur de narine. Assis sur un banc, la menthe, la lavande et le romarin embaument. Les parfums du jasmin, de la glycine ou encore la chocolatée akébia quinata surprendront tous les curieux qui aiment glisser leur nez un peu partout. A présent jardiniers, les enfants s’occupent avec délectation de ces éléments vivants qui commencent à coloniser la cour. Les touches de vert, bleu, rouge et rose, orange, pétillent sur le gris du goudron. La chaleur qui baigne nos journées de jardinage ne ménage pas les plantes qui doivent s’acclimater à ces degrés tenaces et à ce soleil persistant. L’une des occupations peut-être préférée des enfants est, à notre grand bonheur l’arrosage. Munis d’arrosoir, nous expliquons la nécessité de pourvoir généreusement en eau les végétaux qui viennent d’être plantés, mais de faire ceci surtout le matin ou le soir. Les enfants par cette action deviennent responsables et capables de nourrir, de soigner, de cultiver et choyer le jardin. En faisant de leur ancien désert, un paysage de verdure, où les insectes reprennent leurs droits, les plantes reconquissent chaque espace de terre possible, nous sensibilisons les enfants à une écologie dont ils sont les metteurs en scène et les garants.

Les jardinières se sont étoffées de volumes piquants, de massifs ébouriffés, de silhouettes graciles et tendues, un tapis de végétation s’étale et se diffuse comme une onde. Dans certains recoins, l’enfant qui se repose sur un banc se trouve lové entre des fougères éparses, des ballotes que l’on adore caresser, ou des sauges que l’on hume. Le paysage de la cour se métamorphose, l’édification des bacs, la plantation des végétaux n’est encore qu’une étape dans le long processus d’évolution du jardin.

Atelier de plantations
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