Les apprentis sorciers sont arrivés à l’école avec leur objet fétiche pour nous raconter leur histoire. Tout comme les horcruxes d’Harry Potter et les Reliques de la Mort, ces objets seront les éléments centraux du récit de notre exposition.
Mais rassurez-vous, contrairement à « vous savez qui », notre histoire à nous ne sera pas emplie de magie noire!
Parmi les 6 horcruxes de Camille se trouve un ballon de foot. Plutôt que de placer une partie de son âme à l’intérieur, elle aimerait qu’il soit exposé plus tard sur un carré de fausse herbe dans un musée.
Elle sort aussi de son sac un bracelet qu’elle a ramené « d’une ville où ça sentait fort le poisson ».
Pour plusieurs d’entre eux, la symbolique des objets leur donne une aura presque magique:
Jean imagine que la pièce de Napoléon qu’il a trouvé a appartenu à un cavalier qui possédait un immense trésor.
Les objets évoquant la mer sont aussi très présents.
« - Pourquoi ce coquillage et pas un autre?
- Parce que celui-là, il est plus gros que les autres et plus joli à regarder. »
Pourquoi choisi-t-on un objet? Pourquoi certaines choses provoquent en nous des émotions? Pourquoi d’autres éveillent notre imaginaires?
A travers leurs textes, tous ont amené une réponse différente à ces question.
Comme la plupart des objets destinés à être exposés dans un musée, et donc à apparaitre dans le catalogue des collections, ceux des enfants sont passés par la case photographie en studio. Notre studio fait maison a permis aux apprentis sorciers de comprendre comment maîtriser la lumière pour réaliser une photographie la plus neutre possible d’un objet. Dans ce but, le « Lumos Maxima » sur les objets n’est pas toujours la meilleure option! Il s’agissait de bien doser la quantité de lumière pour une photo équilibrée.
Ces images nous serviront à projeter ces objets dans nos futurs ateliers, pour les dessiner en anamorphose. Mais notre apprentissage de la magie n’en est pas encore là.
En attendant, je demande aux enfants de m’emmener dans l’espace où sont cachés leurs objets par le dessin. Car c’est le public qu’ils vont avoir pour mission de projeter dans ces espaces à travers un parcours d’exposition.
A leur manière de représenter leurs lieux de vie, je peux entrevoir leurs différentes sensibilités à l’espace: Sullyvan pense ses espaces en plan, et Jeanne est à l’aise avec la perspective. Certains passent par la couleur pour me signifier leurs objets, d’autres jouent avec les lignes.
« Comment je fais pour dessiner tous mes LEGO sans les faire un par un? »
Albin trouvera la solution: un dessin de masse, avec la légende « LEGO ». Mais il tient par contre à dessiner les rayons du soleil qui passent à travers sa fenêtre avec précision. Cela soulève la question de la représentation de la lumière, souvent interrogée dans l’histoire des arts visuels.