motif pommes de terre

Sols graphiques

Publié par Céline Chip

Journal du projet
Arts plastiques Design Design graphique

Faire le plan d'un espace urbain et fabriquer les outils adéquats pour créer un motif.

Gérer entre 16 et 20 élèves dans un espace urbain, ce n’est pas toujours évident, mais en les divisant en trois groupes, cela devient plus « facile » (selon la volonté de chacun). Camille, l’instituteur.ice et moi avons la charge d’un groupe. En amont, Camille et moi nous mettons d’accord sur les méthodes que nous voulons appliquer à l’atelier, méthodes que nous transmettons ensuite à l’instituteur.ice.

La séance précédente nous sommes allés sur le terrain, nous avons tracé un quadrillage sur nos supports en carton plume, mesuré nos espaces urbains avec nos unités de mesure et mis à l’échelle les dimensions relevées. Pour cela, les élèves devaient compter le nombre de leur unité de mesure (pieds, bras, pas), multiplier cette mesure par l’équivalent de leur unité de mesure en centimètres puis enfin diviser ce résultat par l’échelle de notre maquette. Pas toujours facile de s’en souvenir... Voici donc des enfants qui hurlent des chiffres : « 26! »,  « 54! », « 12! », « 45! ». Dans leur enthousiasme, ils oublient les opérations mathématiques à effectuer. Après un petit rappel, je suis assez contente de constater leur empressement pour faire des divisions sur un banc, contre un arbre, à plusieurs. Ils mettent leurs savoirs mathématiques au service de quelque chose de concret. On voit même certains groupes s’organiser et se répartir les taches.

À notre retour en classe, nous terminons les conversions des mesures relevées en fonction de notre rapport d’échelle, puis nous traçons le plan sur notre support. Étonnamment, les mesures semblent plutôt justes.

L’étape suivante était de « représenter les sols ». Il fallait donc faire appel à leurs souvenirs, à leur sens de l’observation, à leur capacité de description et surtout avec précision. Les lieux sur lesquels nous travaillons sont plutôt riches. Nous avons une variété des sols, voici la typologie: pavés, carrelés, en pierres, en dalles, avec de l’herbe. Ensuite, il a fallu se souvenir de leurs agencements, par exemple pour la place de la mairie, de grandes dalles carrées sont alignées et se croisent formant des carrés dans lesquels se trouvent des pavés plus petits. Nous avons essayé de traiter les sols comme des motifs. Pour ce faire, il faut d’abord compter combien de fois le motif se répète à moins qu’il ne soit aléatoire. Qu’est-ce qui définit un motif? Quelle est la méthode de fabrication du motif? Quelle est notre marge d’interprétation et d’appropriation?

Nous formons donc des groupes et des sous-groupes. Certains s’attelleront à construire le motif des marches, les autres du parterre, d’autres encore des pavés. Chaque groupe s’y prend de la manière qu’il trouve la plus appropriée au motif qu’il a en charge de créer. Des groupes optent pour un principe de mosaïque: des fonds de peinture, avec un collage de petits carrés peints ; d’autres plutôt pour des tampons façonnés sur des pommes de terre ou à l’aide de cure-dents ; ou encore un motif coloré et colorié au feutre puis découpé. À ce moment-là, il faut organiser une répartition des tâches, et créer  des sous-sous-groupes: les enfants travaillent seuls, en binômes, ou en trinômes. Le rythme s’accélère, je les encadre et leur donne des missions, il faut qu’il soit constamment en train de produire quelque chose, sinon arrive toujours à la question fatidique : « et moi, qu’est-ce que je fais maintenant? »