Les élèves de Saint-Péver pendant un exercice sur le regard

Saint-Péver comme si...

Publié par Camille Le Jeune

Journal du projet

Présentation de nos journées

Nous nous sommes déjà rencontrés neuf fois, depuis le début du mois de janvier.

Presque toujours, nous sommes ensemble une demi-journée, ou alors une journée entière. Les élèves ont poussé les tables et les chaises avant mon arrivée.

Nous démarrons toujours par un bonjour chaleureux, avant de faire un cercle, dans lequel nous rejoignent Justine leur institutrice, et Agnès, l'aide de vie scolaire d'un élève, pour entamer un échauffement collectif.

C'est un échauffement doux, physique puis vocal. J'y tiens car c'est le seul moment où nous serons tous ensemble en action, l'occasion de travailler notre coordination des mouvements et notre articulation.

Puis viennent les exercices et improvisations, qui divergent d'une journée à l'autre, mais dont plusieurs sont retravaillés.

 

Au théâtre, la scène est un endroit où on s'expose, et ce n'est pas toujours facile d'assumer les regards des autres sur soi. Ces exercices sont importants pour habituer les élèves à être regardés et écoutés, à se faire confiance et à prendre leur place sur le plateau. C'est aussi à travers ces moments que se crée le groupe, dans lequel chaque élément est important.

 

L'exercice qui nous suit le plus souvent est le « comme si » :

 

Environ cinq élèves se promènent dans l'espace. Je leur propose des univers différents et des humeurs différentes. Ça peut aller de quelque chose de très quotidien, par exemple « comme si vous étiez très en retard », à quelque chose de l'ordre du fantastique -comme ce que peuvent vivre les personnages de nos contes-, par exemple « comme si tout à coup un dragon apparaissait devant vous ». Les émotions travaillées varient entre la joie, la tristesse, la peur, et la colère, avec leurs variantes. Pour doser l'exagération du jeu d'acteur, j'ajoute parfois un « comme si personne ne devait remarquer ce qu'il vous arrive. »

 

Pour travailler la réappropriation des récits, et le jeu de comédien, nous avons également traversé l'exercice du « Faussaire » (nom emprunté à un exercice de danse travaillé à la Manufacture avec Loïc Touzé) :

 

Les élèves sont deux par deux. Ils désignent dans leur coin le « fossaire » et « l'original ». Chacun leur tour, ils vont ensuite nous raconter la même histoire. Le but du public est de deviner lequel des deux copie l'autre. Et le but des comédiens est de tromper le public.

 

Presque toujours, à la fin de la journée, je leur raconte un nouveau conte.

 

Puis nous reformons le cercle du début de l'après-midi pour un petit exercice de décompte de 10 à 1 en secouant tour à tour la main droite puis gauche, le pied droit puis gauche, pour terminer la journée en action tous ensemble, comme on l'a commencée.