Hector-le-camion dessiné par Cassien

Le texte, enfin !

Publié par Pauline Murris

Journal du projet

Semaine du 25 mars.

Nous avons travaillé tout le week-end à l’écriture des scènes, ayant désormais assez d’éléments (entre leurs improvisations, les écrits et leurs interviews) pour commencer à rédiger un texte.

Nous revenons le lundi avec une première ébauche, du canevas complet.

Avec une grande joie, nous lisons à chaque groupe les scènes écrites qui les concernent.

Tous sont surpris et enchantés. Beaucoup de leurs idées (qui pouvaient paraître d’un premier abord diffuses et impalpables), se retrouvent tout d’un coup structurées, intégrées à l’histoire.

Nous leur proposons une distribution pour la lecture travaillée qui fera l’objet de la restitution finale. 

Toute la semaine, nous travaillons la lecture jouée de ces scènes.

Nous avons pour l’instant 12 scènes (à deux ou à trois joueurs), et les enfants semblent ravis d’avoir ENFIN un texte, une partition.

L’intérêt des improvisations devient lumineux pour nous comme pour eux : ils peuvent travailler la lecture de manière assez juste puisqu’ils connaissent parfaitement les enjeux des situations.

Ce travail de lecture jouée nous permet d’observer les failles et les réussites de ce premier texte : ce qui les fait rire, ce qu’ils trouvent beau, ce qu’ils ne comprennent pas.

Pour eux, c’est l’occasion de jouer en lecture un texte qu’ils ont déjà éprouvé en improvisant, et de découvrir à quoi peut ressembler le premier contact de l’acteur avec sa partition.

C’est toujours fascinant de voir comment les enfants se révèlent à leur endroit propre : certains qui avaient du mal en improvisation semblent beaucoup plus libre et inventifs maintenant qu’ils ont un texte. D’autres, se sentent plus à l’aise en « dramaturges ».

Le texte que nous avons écrit est destiné à être joué par des comédiens professionnels, il n’est donc pas évident à mettre en bouche. Toutefois, il est adressé à un public « jeune », donc l’exercice est passionnant.

Lorsque nous leur lisons les scènes, les enfants comprennent tout, alors que lorsqu’ils prennent en charge la lecture, ils buttent sur des mots qu’ils ne connaissent pas, rendant la compréhension générale difficile.

C’est beau de voir qu’ils peuvent apprendre des nouveaux mots en contexte.

C’est émouvant de voir comment l’existence d’un texte permet aux enfants de jouer l’amour ou la tendresse, sans se poser la question du ridicule (ou alors, s’ils se la posent, l’exigence de « raconter l’histoire » est plus forte que l’inhibition…). 

Comment un « Je t’aime » ne fait plus glousser, mais comment on s’applique à le dire avec sincérité, les yeux dans les yeux (non sans une grande jubilation intérieure).