L'histoire de Joseph

Changement de cap

Publié par Pauline Murris

Journal du projet

Le 14 mars, retour à l'école

Après deux semaines de pause, nous retrouvons les enfants avec grande joie et beaucoup de hâte, puisque le travail va désormais prendre une nouvelle direction.

Entre temps, nous avons beaucoup pensé, beaucoup lu, beaucoup écrit.

Nous avons questionné nos envies, mis en perspective la matière amassée pendant la première résidence avec les enfants.

Nous annonçons aux enfants le changement de cap du projet : depuis que nous les avons rencontrés, nous avons décidé d’écrire un spectacle jeune public, et nous avons déjà quelques idées à propos de l’histoire que nous aimerions raconter.

Le point de départ du spectacle : Joseph Istati, jeune voyageur, décide un beau jour de partir pour le Sénégal à bord de son camion-maison. Arrivé au désert, il tombe en panne. Et là, c’est le mystère. Le point d’interrogation. Nous avons besoin des enfants, de leurs idées, leurs envies, leurs intuitions, leur « troisième œil » pour écrire l’histoire.

Joseph Istrati est inspiré de l’écrivain-voyageur Nicolas Bouvier, parti au Japon à bord de sa Fiat Topolino. Nous leur lisons quelques passages de « Route et Déroutes », en particulier sa relation avec son compagnon de voyage Thierry Vernet, son premier voyage de jeunesse, le récit de quelques anecdotes marquantes.

Nous leur parlons de l’idée d’un camion en carton, grandeur-nature, qui tiendrait lieu de décor. De l’envie d’introduire un poisson des sables, une surveillante du désert, un guépard-messager dans notre histoire.

Les enfants sont enjoués et nous posent un tas de questions.

L’idée est d’écrire collectivement cette histoire, et d’arriver à la fin de la résidence avec une première version du texte.

Nous poursuivons le travail d’interviews commencé avant les vacances, avec une orientation plus précise cette fois.  

Face à un public devenu une « assemblée de journalistes qui pose des questions », le(s) aventurier(s) raconte(en) la panne dans le désert : en quoi a consisté l’aventure, quelles ont été les créatures rencontrées, les anecdotes mémorables du voyage…

Grâce à ce procédé immersif, chaque enfant passe tour à tour dans la peau de Joseph. Se dessinent des idées, des envies…

C’est à la fois passionnant et précieux de créer avec son public potentiel. On sonde les envies, les fantasmes, ce qui fait rire, ce qui fait trembler, ce qui ennuie. Toute la difficulté sera de pouvoir s’en nourrir, et en même temps de « dérouter » les enfants, de les emmener sur des territoires inconnus.

La fois suivante, nous donnons un petit questionnaire permettant d’affiner la figure de Joseph.

Les enfants repassent en interview, plus préparés, plus nourris, plus précis dans leurs propositions.

Différents éléments se dégagent de cette première étape de travail, qui rejoignent certaines de nos envies.