Quelle émotion – nous retrouvons les élèves des deux classes de l’école Romain Rolland après presque 5 semaines.
Dès notre arrivée à l’école nous sommes rassurés : Les élèves ne nous ont pas oublié – au contraire ! Encore dans la cour de l’école un groupe d’élève nous reçoit avec des câlins et pleins de questions.
On va venir avec toi aujourd’hui ? On va voir les films ? Tu viens nous chercher en classe ? À quelle heure tu viens dans notre classe ?
Quelle belle émotion – retourner à l’école Romain Rolland, maintenant c’est comme rentrer à la maison.
Les deux journées dédiées au montage et à la post-production s’annoncent intense. Sur le programme: Voir chacun des 9 groupes de réalisation individuellement pendant 1 heure, leur faire découvrir le premier montage des films, débattre les choix fait au montage, choisir des bruitages, des musiques libres de droit, choisir un titre, définir un style d’animation pour le titre – bref, travailler au corps chacun de ces 9 films – tous réalisés avec une technique différente.
Montrer un montage pas encore finalisé est toujours un grand moment de tension pour moi en tant que réalisatrice. Que ce soit pour un client, un protagoniste – ou en tant qu’intervenante pour une classe. Mais lors de ce projet, l’enjeu pour moi était à la fois de laisser libre voie à la créativité des élèves et – surtout – d’essayer de nouvelles techniques que moi même je connaissais peu.
Lors des semaines consacrées au montage, j’ai déjà pu analyser quelles techniques “marchaient” mieux que d’autres, quels styles de réalisation nous permettaient plus facilement de plonger dans le récit du protagoniste – et donc aussi, quelles techniques étaient plus contraignantes que d’autres.
Avant de recevoir le premier groupe j’ai donc été assez nerveuse de savoir si les élèves allaient aimer leurs films – nos films.
Bien sûr, je m’inquiétais pour rien, les élèves ont beaucoup aimé ce qu’ils ont vu, mais ils étaient également assez critiques – et encore – pleins d’idées. Certains ont suggéré des bruitages à ajouter ; Anthony – mon grand critique de la classe CM2 – trouvait que l’ambiance choisie pour le début de son film n’était pas assez urbaine; d’autres ont juste voulu revoir en boucle les montages… .
Il ne faut pas oublier que la dernière fois que nous avons écouté les témoignages audio, qui constituent la base de nos films, c’était au début des tournages, quand chaque groupe s’est inventé un univers visuel et un scénario précis pour son histoire. C’est donc la première fois que les élèves découvrent son et image en même temps !
Au passage, les élèves ont tous bénéficié d’une (courte) introduction au montage, afin de comprendre comment j’ai jonglé avec images et son pour arriver à ces premiers “bout-à-bouts”. Certains ne comprennent que maintenant à quoi servait réellement le fond vert lors des tournages et pourquoi cela était si important d’enlever les bonbons verts de notre plateau de tournage. D’autres remarquent à quel point c’est intéressant de se plonger dans les anecdotes d’une personne.
Hop, encore un plan à ajouter pour un ou deux films. En deux-deux nous ressortons les marionnettes, le fond vert, une lampe et la caméra et plusieurs groupes tournent encore quelques images pour améliorer leur film.
Pendant ces deux journées de montage le temps file à toute allure.
Comme souvent, une heure par groupe n’est pas suffisant pour répondre à toutes les questions et remarques de ces jeunes gens très curieux et investis.
Nous repartons avec une longue liste de petits détails à changer – et aussi avec une date très importante : Gaëlle, la directrice de l’école, a réussi à nous trouver une salle pour la restitution – le 12 juin à 18h30 tous les films seront présentés aux deux classes, aux parents, professeurs, amis – et peut être même aux protagonistes interviewés pour les films ?