Kelly joue le rôle d'Antoinette. Elle est projetée dans un décors de désolation où la végétation est cramée par le soleil et la neige n'a plus sa place

Antoinette et l'or blanc

Publié par Hortense Faure

Journal du projet

Une légende d'Emie, Clarisse, Paul, Eva, Nina, Abigaël et Kelly

Emie, Clarisse, Paul, Eva, Nina, Abigaël et Kelly ont décidé de travailler sur une légende à partir de trois récits initiaux :

Le premier récit est l’anecdote qui est arrivée à Antoinette la première factrice. Celle-ci lors d’une de ses tournées a dû se rendre dans la ferme de Fernand, mais une fois sur place personne. Antoinette décide donc d’entrer comme la porte n’est pas fermée à clés. Mais voilà qu’elle n’a pas le temps de faire trois pas qu’elle tombe par l’ouverture de la trappe ouverte directement dans la cave de Fernand.

L'autre récit c’est celui d'Edmond qui a été partagé dans un article précédent, le récit légendaire de La grotte aux trésors. 

Pour finir, Nina, Abigaël et Kelly avaient retenu le court article de journal qui relate la cueillette de fleurs de montagne que fait une petite fille pour sa maman.

Tout le groupe a été rapidement d’accord pour que le récit de la légende commence par la reprise quasi identique de l’histoire d’Antoinette, à la différence que le Fernand devait faire un peu peur, que son arrivée devait se faire à la nuit tombée et  qu’il devait en plus y avoir beaucoup de neige !

La suite de notre histoire a été plus difficile à mettre en place. Comme une évidence la cave de Fernand devait ouvrir sur un monde enchanté qui regorgeait de trésors… Mais ici nous tombions dans un récit plutôt fantastique, soit proche de l’univers de Harry Potter, ou sur des mondes irréels peuplés de champignons magiques et de cochons volants. Pourquoi pas, mais ce n’était pas tout à fait ce vers quoi je souhaitais me diriger, et il fallait que notre histoire soit réalisable pour en faire un film !

A force de discussions, j’ai proposé deux idées au groupe, essayant de m’inspirer d’un univers plus fantastique. Mais ces deux propositions traduisaient également des observations et des inquiétudes communes que les enfants m’avaient exprimé sur le manque de neige de plus en plus cruel chaque hiver à Flumet.

Plutôt qu’un monde imaginaire fantastique nous nous sommes dirigés vers un récit de science- fiction. La trappe n’ouvrait plus sur un nouveau monde, nous restions bien au même endroit au milieu des montagnes, mais elle était le passage vers un futur plus ou moins lointain…

Antoinette et l’or blanc

Antoinette fut la première factrice de Flumet et de ses environs. Comme ses collègues masculins, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, chaque jour elle sillonnait les petits hameaux montagnards pour déposer le courrier ou autres denrées aux habitants du val d’Arly. Plus qu’une simple factrice, Antoinette était la messagère du village… Elle était aussi bien la colporteuse des nouvelles qui rythmaient la vie des habitants de ces fermes reculées que leur confidente.

Un jour, alors que sa tournée touchait à sa fin et qu’elle finissait de boire le thé avec la Suzanne, un dernier gros sac restait encore à ses pieds… Suzanne lui demanda :

     -Bah il te reste encore un colis à livrer à cette heure-ci ma pauvre Antoinette !

     -Oui, c’est rare mais aujourd’hui j’ai des lettres pour le Fernand, je dois encore monter en haut de la montagne…

     -Holà, méfie-toi ma bonne Antoinette… Il a pas bonne réputation le Fernand. A ta place je ne serais point rassurée d’aller chez lui au moment où la nuit tombe…

     -Ne t’en fais pas Suzanne, je ne crois pas aux rumeurs des grenouilles de bénitiers du village. Et d’ailleurs je pars de ce pas !

Alors Antoinette marchait sur le petit chemin qui conduisait à la ferme de Fernand, son sac sur l’épaule. Elle arriva sur le pas de la porte, mais celle-ci était fermée. Elle frappa mais personne ne répondit. Antoinette décida d’ouvrir la porte pour déposer le colis chez Fernand. 

Elle se retrouva dans une pièce à l’obscurité totale, alors elle appela « Fernand ? Monsieur Fernand, c’est Antoinette la factrice ! » Personne ne répondit. Alors qu’elle appelait, sans s’en rendre compte, Antoinette avança de quelques pas dans la pièce… Au troisième pas elle tomba soudainement à grands fracas et se retrouva dans une cave encore plus obscure que la cuisine du vieux fou.

Antoinette ne voyait rien. C’est alors que, comme par magie, devant elle s’illumina une magnifique fleur de cristal. Antoinette se releva doucement, tendit une main pour la cueillir. Au moment où elle empoigna la tige de la sublime fleur, elle fut comme prise dans un tourbillon, des images étranges de montagnes se bousculèrent devant ses yeux. Puis un éclair blanc et un grand silence.

Antoinette entrouvrit les yeux timidement… Mais elle était éblouie par une vive lumière. Quand elle ouvrit finalement les yeux tout en se relevant, elle se rendit compte qu’elle se trouvait au milieu de petites ruines, dans un vaste champ en pente, aride, et à l’herbe cramée par le soleil qui brûlait. Au loin des gens vêtus de pantalons et de hauts blancs se suivaient sans un mot comme des espèce de zombies. Elle se rapprocha d’eux, ébahie du spectacle de ces étranges esclaves qui paraissaient aller à la mine. Elle leva les yeux vers le haut d’une montagne, cette dernière était comme un désert. Les esclaves en blancs continuaient leur danse étrange sans se préoccuper d’elle, ils montaient ou descendaient mécaniquement du haut de la montagne, portant de gros sacs sur les épaules plein d’une matière qui scintillait. 

Alors quand l’un d’eux passa très près d’Antoinette, elle lui attrapa le bras et lui demanda affolée :

     -Mais où suis-je ? Que transportez-vous ainsi ? 

     -Nous sommes les chercheurs d’or blanc. Il se dit qu’avant ces terres en étaient recouvertes.

     -De l’or blanc ? 

L’homme ne lui répondit pas, il se retourna et repris son ascension. Alors Antoinette jeta un coup d’œil dans le sac qu’une femme descendait des hauteurs. Il était rempli de neige ! Son regard se porta de nouveau en haut de la montagne où elle aperçut quelques plaques éparses de neige éternelle…  

Ce fut alors le noir total. Quand Antoinette ouvrit les yeux elle était allongée sur le plancher du vieux Fernand, celui-ci se tenait au-dessus de son visage l’air inquiet…

     -Vous ne vous êtes pas fait mal ? Quel idiot j’ai oublié de fermer la trappe de la cave !! 

     -Oui ça va… J’ai un message très urgent à vous faire passer ainsi qu’à tous les habitants de nos montagnes…