« Alkymia XIV : sorcières et enchanteresses » est un spectacle inspiré du livre « La Sorcière » de Jules Michelet. La sorcellerie y est décrite comme un moyen pour les femmes de survivre aux luttes de pouvoir violentes du Moyen Age (religion, domination masculine, rivalité féminine…). La sorcière est ici une figure positive, un moyen pour la femme de s’émanciper, de se protéger, de prendre en main sa destinée. Ce spectacle est un rite initiatique à la musique contemporaine. Pour voix de femmes et percussions, les tableaux s’enchaînent en continu et empruntent à plusieurs modes d’expression artistique : musique ancienne, improvisation, textes, mise en scène. Durée : 1h.
Présentation du projet Tel la transformation de la jeune femme en sorcière, ce spectacle traverse incantation, prière, moquerie et exaltation. Pour cela nous aurons recours aux musiques anciennes et contemporaines, au jeu théâtral, à la mise en scène et à une création lumière. La Sorcière L’œuvre de Jules Michelet est plus un roman qu’un livre d’histoire. Dans un moyen-âge fantasmé, il décrit avec finesse et sensibilité la transformation d’une jeune femme en sorcière, en réaction aux contraintes qui pèsent sur elle. La sorcière est en réalité créée, suscitée par ceux-là mêmes qui la combattent : hommes d’église ou de pouvoir, garants des mœurs… Jules Michelet prend avec ce livre la défense de toutes les femmes qui se sont battues pour leur liberté. Il rend à la figure de la sorcière (ou enchanteresse) une sorte de fierté perdue, il valorise des atouts tels que l’instinct, le lien avec la nature, les traditions et savoirs pré-chrétiens. La musique La musique choisie pour illustrer ce récit est riche en contrastes et émotions, sa finalité étant de s’adapter facilement à différents lieux et publics. Uniquement acoustique, elle présente une palette large de l’ancien au moderne : motets, canons, danses et conduits du 14ème siècle, canons de Johannes Brahms, canon et motets de Giacinto Scelsi, commande à un jeune compositeur (Daniel Alvarado Bonilla), œuvres de Maurice Ohana. Mais plus qu’une recherche d’historicité, ces œuvres sont ici retravaillées, spatialisées, théâtralisées, enfin adaptées afin de créer une continuité forte dans le programme. Le but étant de créer un lien avec le public en allant chercher son attention et en provoquant sa participation active à la création de l’ambiance générale. Nous voulons créer un spectacle total et non un simple concert de musique. Axes de travail Le spectacle Sorcières et Enchanteresses se base sur un des premiers spectacles de l’Ensemble Alkymia : Recettes secrètes des sorcières et enchanteresses. Suite aux retours des spectateurs sur ce premier spectacle et à quelques expérimentations que nous avons déjà menées, voici les éléments nouveaux que nous amènerons avec le nouveau spectacle Sorcières e Enchanteresses : changement de public visé, renforcement de la part théâtrale du spectacle, utilisation du livre de Jules Michelet comme fil conducteur, nouvelles œuvres contemporaines. Public visé La refonte du spectacle donnera une version public familiale et développera l’aspect participatif pour les enfants, qui n’était pas présent dans le spectacle originel Nous cherchons la mise en valeur du thème de la sorcière d’un point de vue moderne, dynamique, et à renforcer le lien entre public et artistes. Livret Un livret sera écrit à partir du livre de Jules Michelet. Les interprètes auront des extraits tirés du texte, caractérisant des personnages types. Les différents rôles ne seront pas interprétés par un artiste précis, au contraire, les chanteuses et instrumentistes joueront un personnage ou un autre en fonction du moment dans la dramaturgie ou de la musique. Ce livret sera une adaptation faite en lien avec la musique du programme. Cependant un regard décalé sera porté sur la trame de Michelet ; là où son œuvre est sombre, le livret rajoute quelques trais humoristiques. La création de Daniel Alvarado joue aussi sur des tonalités grinçantes. En effet nous visons un public familial et souhaitons enrober cette thématique d’une pointe de légèreté et humour. Mise en scène La musique est au centre de tout et le travail de mise en scène permet de nouveaux types d’écoute, aère le spectacle et souligne le sens de la musique ou en fait apparaitre des nouveaux. Elle permet d’offrir plus de portes d’entrée au public. Autrement dit la mise en scène renforce le lien musique/théâtre mettant en évidence visuel ce que notre perception sonore nous permet de comprendre. A partir du nouveau livret seront définies des déambulations, spatialisation, lumière, etc. Les instruments prendront une place plus importante dans la scénographie et les différents personnages interprétés par les chanteuses et instrumentistes auront des indications plus précises dans la dramaturgie et leur rôle. Le travail de jeu de rôle dans l’interprétation de la musique sera également travaillé, notamment dans la pièce Memento Mori de Daniel Alvarado Musique Contemporaine Nous voulons que le gens qui écoutent la musique contemporaine soient plus touchés par les émotions déployées que par la nouveauté, l’étrangeté ou la complexité de cette musique. Il nous faut donc plus jouer sur les émotions suscitées à chaque instant que sur la surprise provoquée par nos interprétations et par la forme du spectacle. Pour cela il nous faut d’abord peaufiner les œuvres les plus complexes, comme la musique de Giacinto Scelsi avec les quarts de ton ou Memento Mori, la pièce de Daniel Alvarado. Avec une rythmique très riche et des effets vocaux très recherchés, cette dernière est une illustration quelque peu humoristique d’une ambiance macabre. Cet aspect doit être travaillé dans les rôles identifiés par le nouveau livret et développé par une interprétation plus assumée des effets recherchés par le compositeur Nouveaux instruments Memento Mori est une relecture de la danse macabre Ad Mortem Festinamus où les chanteuses jouent des petits instruments de percussion qui sont combinés aux bruitages et modes vocaux. Cela nécessite un temps d’appropriation nécessaire de l’instrument en tant que tel. Il nous faudra aussi mettre en valeur par, le jeu de rôles et de placement, l’instrumentation et les différentes ambiances de la musique. Travail d’improvisation Le but d’avoir d’un temps d’improvisation, dans un spectacle où tout le reste est écrit, est de vivre de manière spontanée une transformation ou mutation sans l’avoir forcement cherché de manière consciente. Telle la femme qui devient quelqu’un qu’elle ne peut plus contrôler, la musique suit une phase de mutation inventée en temps réel. Deux aspects sont développés ; l’aspect musical qui travaille sur le son du diapason et sa qualité spectrale (inspiré de Sauh IV de G. Scelsi) et l’aspect théâtral qui joue sur l’idée que le diapason incarne un esprit qui dirige les pensées de la jeune sorcière.
Loire
Par le(s) artiste(s)