La touche finale en bombe pour la fresque de Tramtarie

Une carte murale

Publié par Tereza Lochmann

Journal du projet
Arts plastiques Arts visuels Urbanisme Gravure, Dessin, Multiples expérimentaux, Monotype, Peinture

Pour laisser une trace sur le territoire, une fresque éphémère en collage représentant « la Tramtarie » a été réalisée à l’école Paul Bert.

La gravure est un médium variable dont la qualité première est la multiplication de l’image. C’est aussi une technique dans laquelle les cartes de pays, régions et villes, étaient réalisées depuis le Moyen Age jusqu’à l’industrialisation de l’imprimerie. Les petits « géographes de l’imaginaire » à Sainte-Foy La Grande se sont servis de carrés et de triangles en gravure sur gomme pour composer une carte de leur pays imaginaire, la Tramtarie. Ensuite, ils ont pu imprimer leurs images en plusieurs versions et variations colorées sur tissu et papier. Les tirages sur papier étaient destinés à être utilisés pour une fresque murale en collage, situé sur un mur de la cour de l’école.

La multiplication d’une image permet aussi à l'image d'exister à plusieurs endroits en même temps : ainsi, au centre de la composition, La montagne sacrée, une gravure sur bois réalisée initialement pendant ma résidence au Musée Picasso à Antibes est retranscrite.

Parallèlement visible à l’exposition intitulée Graver dans la mémoire/Voir la mer à Antibes, ce bois gravé a mis le phénomène de « l’ubiquité » en pratique. On en voit une autre version dans le préau de l’école Paul Bert à Sainte-Foy-la-Grande, situé sur la carte imaginaire et entouré de divers phénomènes topographiques.

Une carte imaginaire porte les nombreuses dérives du réel. On y voit une carte de Sainte-Foy-la-Grande ainsi qu’un morceau de carte représentant la ville d’Antibes. On y voit aussi une vache, habitante typique des prés de Gironde. On y voit aussi des éléments plus généraux tels qu’une forêt, des autoroutes et des diverses maisons. Et enfin, quelques images qui relèvent de l’imaginaire, objets, moyens de transport et bâtiments mystérieux... tout cohabitant dans la même composition.

Pour donner la touche finale colorée, trois élèves se sont emparés de la peinture en bombe. À l’instar des auteurs de graffiti, ils ont pu essayer les possibilités d’un dessin rapide, simple et efficace.

La Tramtarie est un pays de rencontre, un lieu de croisement des cultures. C’est un monde parallèle dans lequel on retrouve les éléments réels, inter-connectés par des liens inattendus. Les distances se raccourcissent. Les perspectives se mélangent et se renversent. Les chemins se terminent sans avertissements et ressurgissent plus loin avec une certaine légèreté. En Tramtarie, les nuages deviennent roses et les arbres bleus, selon les envies de leurs créateurs. 

Réalisation de la fresque Tramtarie, photo Alexandra Ribera