Cartes postales du début du XX° siècle

Travailler la matière, performer la pensée

Publié par Tali Serruya Gorzalczany

Journal du projet
Arts visuels Théâtre Performance

Tout au long de la résidence, j'ai essayé de mener les enfants vers différents types d'écriture et de récit, inspirés par des matériaux multiples, qu'ils soient domestiques, littéraires ou encore, sensitifs.

Pour cela, nous nous sommes servis des objets du quotidien qui nous identifient ou qui symbolisent notre histoire, d'une carte de la ville où nous avons localisé des sensations et des souvenirs, des histoires racontées par les habitant-e-s de Millas, des extraits de textes littéraires, de notre propre rêverie ainsi que de nos secrets et nos désirs.

Chaque objet, chaque parole, chaque sensation nous a permis de nous questionner sur la construction de notre identité, les limites de l'imaginaire collectif, la façon dont nous nous racontons face aux autres ainsi que sur la manière dont nous nous définissons, individuellement et collectivement. 

En ce faisant, j'ai voulu les mener vers un chemin créatif qui les invitait à être inventifs, imaginatifs et contemplatifs. Un chemin qui les permettait de valoriser leur présent et leur histoire, en essayant de les éloigner du choix facile : celui de copier un imaginaire foncièrement artificiel, véhiculé par les médias.

Même si ces notions étaient pour les élèves parfois difficiles à saisir, ils sont, sans autre, devenus écrivains, acteurs, dessinateurs, cartographes et journalistes. Ils ont appris à se relayer et à être complémentaires. À être généreux et audacieux. À oser être soi-même tout en s'autorisant à devenir quelqu'un d'autre.