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A quoi on joue ?

Publié par Emilou Duvauchelle

Arts plastiques Sociologie Théâtre Scénographie, Philosophie, Arts du jeu

Chaque nouvelle semaine est une aventure, nous avons de nouveaux objectifs, une nouvelle thématique pour axer la résidence sur quelque chose de plus précis. Mais toutes les semaines sont dirigées vers un même but : créer un jeu de société avec les enfants, à l'échelle de la cour et à l'échelle d'un plateau de jeu.

Chaque semaine est l'occasion d'expérimenter de nouvelles façons de travailler avec eux ; cet exercice de médiation et de transmission est nouveau pour moi et pour notre collectif, je sens que nous tatonnons ; nous cherchons la manière la plus juste de mener nos ateliers avec les enfants, en lien avec notre projet, pas seulement dans les exercices que nous abordons mais aussi dans leur mise en application. La thématique du jeu est devenu un appui pour les élaborer, et inspirer nos micro-spectacles. Il nous paraissait intéressant de lier les règles du jeu qu'on invente et/ou qu'on suit pour parvenir à jouer ensemble, avec les règles de vie qui permettent à un groupe de co-exister et de cohabiter. Par exemple, nous cherchons souvent à remettre en question notre position d'adulte, et donc d'autorité face à eux. Comment garder de l'autorité sans être la figure de la maîtresse, instaurer un rapport et une communication plus libre, plus créative ? De nouvelles règles de jeu sont inventées au fur et à mesure de la séance, au fur et à mesure des ateliers.

Globalement les enfants arrivent très bien à respecter la décision quand celle-ci est liée au hasard, ou quand ils peuvent s'impliquer dans la décision (par exemple, quand ils peuvent désigner la personne qui peut répondre à la question entre les nombreux volontaires). Il est parfois presque plus important de sentir qu'on participe, d'une quelconque manière, que d'avoir la satisfaction d'avoir répondu à la question posée.

Certains ateliers que nous avons menés sont aussi des jeux à part entière :

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« Hinnnnn c'est pour ça que vous sautez partout comme çaaaaa ! »

Le jeu de cartes devenait prétexte pour les faire parler sur leurs différents jeux et leurs différentes règles ; nous les expliquer, à nous, et à leurs camarades qui parfois n'en avaient pas connaissance.

Si nous nous éparpillons parfois dans tous les sens à force de tester plusieurs méthodes, nos recherches ont le mérite de captiver l'attention des enfants et de rendre ces moments d'ateliers extrêmement ludiques, pour nous et pour eux ; nous avons alors soit un rôle de « maîtresse du jeu », ou de partenaire de jeu, ce qui diffère du rôle d'intervenant / d'artiste / de maîtresse, et nous inclut/d'autant plus dans leur microcosme. Nous jouons ensemble, nous travaillons ensemble, nous élaborons le projet ensemble : le but de cette expérience était avant tout de créer une rencontre humaine entre eux et nous.

Les micro-spectacles que nous proposons chaque semaine sont aussi l'occasion d'inventer un micro-jeu auquel chaque élève de l'école peut participer. Ils s'inspirent des éléments observés chaque semaine et des remarques entendues.

Au fur et à mesure de la récréation, la corde qui sépare les deux cours entraînait le mouvement des élèves ; sans s'en rendre compte (ou presque), les enfants se retrouvaient de l'autre côté.

 

Ce jeu a engendré des réactions différentes pour les enfants, par exemple, certains continuaient de vivre, comme si de rien n'était, d'autres s'arrêtaient pour regarder ces drôles de personnages. Certains étaient heureux de changer pour récupérer le côté de la cour le plus grand, d'autres à l'inverse étaient tristes de se retrouver dans le côté le plus petit.

Dans tous les cas, la récréation était trop courte ; nous avions perturbé leur moment de distraction, certains auraient préféré être tranquilles, d'autres auraient préféré que ça continue...

Le jeu commence doucement à prendre forme, nous pouvons dès à présent pressentir les éléments qu'il serait intéressant de mettre à l'intérieur... Reste à savoir comment lier ces différents éléments et quelle histoire inventer...

 

 

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