Suite à notre première semaine d'intervention et de création, nous avons décidé de repenser notre calendrier global ainsi que notre planning-type pour chaque semaine de travail : nous adaptons nos modalités de présence (recherche, intervention, création de micro-spectacle) au contexte dans lequel nous évoluons ici, ainsi qu'aux attentes et énergies des enfants, que nous connaissons mieux maintenant.
Nous avons décidé de nous concentrer cette semaine sur un élément unique de la cour de récréation, qui nous permet d'aborder d'une part la question des règles (restrictions / limites), mais aussi la force symbolique que peut avoir un simple objet. Nous optons ainsi pour la "barrière-covid". En effet, dans la cour de l'école des Sources, plusieurs barrières vauban ont été disposées en ligne. Elles séparent la cour en deux, et permettent d'éviter que les différentes classes ne se mélangent. Leur présence est symptomatique du protocole mis en place depuis le début de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, et elles sont désormais, pour les enfants, un élément de la vie quotidienne.
Les trois ateliers de la semaine se concentrent autour de la barrière. Quel est cette objet-limite ? Qu'est-ce qu'il représente ? A-t-on envie de le franchir, ou bien juste de l'escalader, sans pour autant passer de l'autre côté ? Nous cherchons avec les élèves de nouveaux emplois à ces barrières, qui deviennent le bastingage du Titanic, une prison, la délimitation d'une scène de crime ou la clotûre d'un jardin paradisiaque, dont nous reconstituons les espaces fictionnels toustes ensemble, en déroulant le fil des imaginaires.
Enfin, nous leur offrons un nouveau micro-spectacle, une performance qui a pour durée le temps d'une récré, et qui permet à chaque classe de changer de côté dans la cour, sans déroger à la règle de "ne pas franchir la barrière-covid".