Questionnons et observons la ville. #4

Questionnons et observons la ville. #4

Publié par Collectif IDLV

Journal du projet

DESSINONS CE QUE NOUS AVONS OBSERVÉ

Nouvelle journée, 8h10, départ pour rejoindre l’école. La plupart des élèves attendent notre retour avec impatience. Certains voudraient même nous voir toutes les semaines. Premier brief sur la journée qui s’annonce pendant que nous nous dirigeons vers l’atelier où tout va se mettre en place. A notre arrivée, tout le monde est déjà actif à commencer cette nouvelle journée. Des sourires accompagnent les bonjours qui fusent à travers les couloirs lorsque nous nous dirigeons vers la « Salle de l’atelier des indiens dans la ville ». Les enfants sont prêts, l’atelier commence.

Aujourd’hui, c’est dessin. « Trop cool » s’exclament certains, « moi, je ne sais pas dessiner » rechignent d’autres. Ça fait maintenant plus d’une semaine que le parcours d’observation est passé. Les esprits sont encore vifs et prêts à restituer les différentes étapes que nous avons parcourues. Le souvenir de cette expédition est encore présent dans l’esprit de nos camarades de projets. Par le dessin, les images de ces moments se reconstruisent. Pastels, crayons billes, feutres, chacun s’approprie l’outil avec lequel il est le plus à l’aise pour restituer le paysage observé. « Comment on dessine ? Tu peux me montrer ? » Les inquiétudes guident le démarrage de certains d’entre eux. Le syndrome de la page blanche. Qui ne l’a pas connu ? Le premier trait est toujours celui qui lance l’affaire. La confiance gagne tout le monde au fur et à mesure que l’atelier avance. Les gestes se délient et font place à une multitude de dessins qui retracent progressivement l’avancée dans notre parcours urbain. Les couleurs se multiplient, chacun réinterprète sa vision de la réalité. Les briques, les toitures échangent parfois leurs couleurs pour des teintes plus vives ou plus primaires. La sensibilité s’exprime par l’apparition de détails particuliers. Certains attachent leurs formats ensemble pour en faire des polyptyques. Petits dessins, discrets en bordure de feuille. Dessins hors cadre qui trouvent parfois une suite sur un bout de table. Chacun s’approprie ses outils, ses médiums, pour retracer son souvenir d’un moment passé hors les murs.

La fin de l’atelier approche. Comme à chaque fois, le temps devrait pouvoir se rallonger. Le temps est venu que chacun prenne la parole et exprime son souvenir par la description de ce qu’il a dessiné. Certains sont précis dans la description d’un détail particulier, d’autres ont vu les choses d’une manière plus grande. Les souvenirs divergent sur certains passages du parcours, mais chacun reconstruit l’ensemble d’un œil averti. La sonnerie sonne. Chacun s’applaudit en récompense du beau travail accompli. Les sourires, toujours présents, sont marqués de quelques traces de crayons, de fatigue. Les trousses se ferment, les affaires se rangent, les enfants s’habillent, nous partons.

 

DESSINONS CE QUE NOUS AVONS OBSERVÉ