Harcèlement sexuel, la télé donne le mauvais exemple

Harcèlement sexuel, la télé donne le mauvais exemple

Publié par Lucie La Chimia

Les enfants entendent beaucoup parler des différentes violences à la télévision. Ils l'expriment facilement et parlent sans gêne de morts, de sang, de blessés, de terroristes, se passionnent pour les détails des faits divers les plus glauques. Mais il y a une chose qui les déroute et les met extrêmement mal à l'aise: c'est le harcèlement sexuel.

Tout d'abord car le harcèlement sexuel est beaucoup moins bien défini que les autres violences: beaucoup de gens l'excuse, le minimise et l'invisibilise. L'affaire Weinstein et tout ce qu'elle a entrainé dans le monde, avec la libération de la parole des femmes (et de certains hommes) a fait grand bruit dans le monde médiatique, mais est restée complètement en dehors des radars des enfants de Donnement, qui sont pourtant généralement très bien informés des actualités.

S'ils connaissent la définition de harcèlement (notamment dans un contexte scolaire -reflet de l'inquiétude de certains parents), le mot "sexuel" lui, résonne comme un gros mot, un mot tabou, qui accolé à un autre, le rend soudain vulgaire.

Vulgaire est d'ailleurs le terme exact que certains ont utilisé pour définir le harcèlement sexuel et le fait même d'en parler. À l'aide de la vidéo "un jour une question" sur le harcèlement sexuel (programme éducatif de France TV), puis en visionnant des séquences d'émissions de Touche pas à mon poste, Eurosport,  et Salut les Terriens (commentées par Quotidien) où des femmes se font harceler/agresser en direct, nous avons essayé de comprendre la place du rire dans ces extraits, et surtout la notion de consentement, un mot encore inconnu pour les élèves de primaire. Le discours de Laurence Rossi à l'Assemblée Nationale sur le harcèlement dont sont victimes les femmes, est venu compléter l'idée qu'il s'agit d'une violence très spécifique et trop peu prise au sérieux.

Côté dessin, les enfants ont réalisé des autoportraits montrant leurs limites qu'ils souhaitent que les autres respectent, verbalement et physiquement, les scènes des séquences vidéos et l'illustration du consentement dans la cours de récré.  Même si la question du harcèlement sexuel est encore floue et les déstabilise, en avoir parlé et avoir vu des séquences qui banalisent ces comportements ont tout de même ouvert une forme de conscience chez les élèves, sur leur droit de dire non et de respecter le non de quelqu'un d'autre.