tentative de détournement d'un lieu 1.

Et alors le corps.

Publié par Alison Cosson et Raphaële Carril

Journal du projet

Depuis le début de notre intervention dans l'école, nous avons souhaité travailler plusieurs types de supports du fait de nos parcours différents, de notre projet protéiforme. Ainsi, nous avons posé la question de l'espace d'un point de vue plastique, sur papier, maquette, au travers de plans, d'une visite de la Villa Savoye, de l'écriture et de discussions informelles. Chaque fois en repartant de l'histoire, de Barragan, et chaque fois en interrogeant la notion de parcours, de séquence et de la perception que ça crée sur les individus qui les parcourent. Pour compléter notre expérimentation, nous avons souhaité également faire un travail plus directement lié au corps, à l'expression du corps dans l'espace. Ce travail qui s'est déroulé sur trois séances réparties depuis janvier et va devenir plus systématique jusqu'à fin juin, trouvera sa finalité dans l'intervention des élèves dans la forme finale, leur investissement fictionnel dans le parcours.

Détourner l'espace : prémices.

Pour commencer ce travail, nous avons choisi de nous concentrer sur le notion de groupe, de synchronisation et d'écoute. Une première séance dans la cour nous a permis de poser, avec les élèves, des bases : faire une ligne, se répartir dans un espace, investir le rebord d'un talus et jouer à s'y endormir ensemble. Par le jeu, les élèves sont progressivement arrivés dans les possibilités qu'offre le mouvement de 25 corps dans un espace, la concentration est venue progressivement. Nous étions en février. Deux semaines plus tard, nous avons recommencé, ce coup-ci dans une salle à proximité, sorte de salle polyvalente, immense, dans laquelle nos voix se perdaient, le son que nous avions amené également. Nous sommes repartis alors de l'autre, cette fois-ci par duos, chercher les équilibres, les possibilités qu'offrent le mouvement à deux dans l'espace puis nous avons travaillé à investir le lieu dans lequel nous étions, autrement, à la théâtraliser, à faire ressortir ses creux et ses spécificités. Nous proposions un thème de détournement et les élèves proposaient, grimpaient, se figeaient, se courbaient, amenaient un regard poétique sur le lieu. Nous étions en mars et la semaine suivante nous allions visiter la Villa Savoye. Plus tard, nous y sommes revenus, cette fois-ci dans l'idée de construire notre forme et nous avons alors senti très fort tous ce que les élèves avaient partagé du projet, la concentration, les corps, l'écoute, les propositions n'étaient plus les mêmes, quelque chose avait bougé. Comme resserré.        

Tentative de détournement d'un lieu (suite).
Tentative de détournement d'un lieu (suite).