Production en cours de broderie ayant pour base les visuels de planètes réalisés pour la résidence. Réflexions autour du sens des couleurs dans l'imagerie astronomique.
Début de la production de broderies à partir des visuels de planètes réalisés pendant la résidence. Les diagrammes sont produits à partir de l'image d'origine, qui est ensuite pixelisée, jusqu'à obtenir une résolution correspondante aux nombre de couleurs disponibles dans le nuancier de fils à broder.
Ce principe de correspondance reprend par analogie le processus utilisé par les scientifiques pour obtenir une image en couleur issue de relevés par radiotélescope. Les ondes radios ne faisant pas partie du spectre visible (longueurs d'ondes visibles par l'homme, située entre les ultraviolets et les infrarouges), nous n'avons pas de correspondance en terme de couleurs. Les scientifiques utilisent donc un code couleur de façon arbitraire pour obtenir une image d'un objet, tel qu'un trou noir par exemple. Ce principe de fausse-couleur est fréquemment utilisé en astronomie pour révéler des éléments non visibles à l'oeil humain (tels que les gaz comme l'hydrogène ou l'oxygène). Dans la première image du trou noir M87*, les tons jaunes clairs expriment l'activité forte et les tons rouges/oranges l'activité plus faible de l'accrétion.
Les couleurs utilisées pour ces planètes fictives reprennent les tons de couleurs de planètes réelles, observables par télescope optique en fonction de leurs caractéristiques (ex : présence de soufre, eau, la température, ...). Ici l'utilisation de telles couleurs n'est pas sans réflexion, en effet la question de la véracité des images que la science nous offre est complexe : les images en fausse-couleur sont nécessaires pour nous révéler l'invisible, mais pour autant elles donnent à voir une image biaisée de la réalité. Ces images oscillent donc entre fiction et réalité, sans se positionner dans l'une ou l'autre. Elles y sont comme suspendues, comme les planètes qui semblent suspendues dans l'espace.