Projet Création en Cours à Mayotte

Compte rendu #Semaine1 " A la base"

Publié par Robin Lamothe

Journal du projet

1ere semaine du 4 février au 8 février :

    Cette semaine fut pour nous l’occasion de réinterroger les composantes de base de notre pratique de la danse contemporaine.

     Nous leurs avons proposé des exercices afin de les sensibiliser à l’écoute de groupe, au silence, à la mémorisation de courtes séquences dansées, à la prise de décision et la créativité personnelle, à la rythmique du mouvement.

      Ce ne fut pas évident pour eux de s’emparer de cette nouvelle approche du mouvement mais nous avons constaté avec plaisir l’aisance des élèves face au travail du corps et leur curiosité face à la nouveauté.

       Sur toute cette semaine nous les avons invités à se passer de la musique comme base de mise en mouvement et à travailler essentiellement dans le silence. Ainsi nous avons pu convoquer des états de présence et de concentration inhabituels pour eux et qui sont la base de ce que nous souhaitons leur faire découvrir. Pouvoir se détacher de la musique pour donner une vraie place au mouvement et ainsi la retrouver avec plus d’intérêt et de nécessité. 

        La rencontre avec les enfants de cette classe nous a donné envie d’ouvrir notre direction de travail en ciblant les danses traditionnelles Mahoraises. C’est par leur composantes multiples que nous les avons approchées : danse, chant, musique, événements sociaux auxquels elles se réfèrent. Pour cela nous avons donné la parole aux enfants pour qu’ils nous racontent et nous montrent ces danses, ces chants, qui font partie de leur patrimoine personnel et culturel. Ainsi nous avons découvert le M’Biwi, le Debaa, le Chigoma, le Chakasha et le Dairä.

         Afin de clôturer cette première semaine riche en émotions, nous avons fait le choix de proposer un atelier projection d’un panel d’extraits de captation de spectacles démontrant la multiplicité des regards sur la danse contemporaine.

         Leurs réactions furent interrogatives, les laissant perplexe sur cette culture multiple qu’ils ne connaissaient pas.

 

          Le bilan de cette première semaine est enthousiasmant pour nous. C’est une double rencontre qui a eu lieu, autant pour nous que pour eux, et nous avons dû, eux comme nous, nous déplacer pour appréhender nos différences face au traitement de la danse et du travail corporel. En cela, certains sous-entendus qui auraient été automatiques en métropole se sont révélés plus difficile à mettre en place, comme le travail de mémorisation et l’autonomie dans la créativité, et certaines qualités qui sont d’habitude difficiles à obtenir était ici immédiates, comme l’écoute de groupe, la réactivité face aux propositions, le plaisir et la liberté à danser.