Une de nos affiches

#7 Affiches de l'exposition

Publié par Louise Ternat

Avant-dernière semaine : nous préparons les affiches de l'exposition ! 

Le premier jour de la semaine fut riche :  j'ai pu lire aux enfants mon conte de la Tante Arie, parler plus en profondeur de ma méthode de travail, ainsi que de mon métier de storyboardeuse dans le cinéma d'animation. 

Mon conte de la Tante Arie est prêt : il tient sur deux pages donc sera rapide à lire. 

Je m'assieds sur une chaise, les enfants assis par terre, en cercle devant moi. Je mets toute l'intensité que je peux dans la lecture de l'histoire, et les enfants semblent happés. À la fin, je leur demande ce qu'ils en ont pensé : ils me répondent qu'ils ont aimé. Je manque malgré tout de recul pour réellement savoir comment ils ont ressenti les choses : j'aurais dû me filmer pour voir la scène de l'extérieur ! À la fin de la lecture, nous revenons sur le vocabulaire qu'ils n'ont pas saisi : je prends conscience que trop de mots sont compliqués, il faudra sans doute que je modifie un peu le texte pour mieux l'offrir à la portée d'un enfant.

 

EXTRAIT DE MON CONTE : 

 

      À une lointaine époque, le Pays de Montbéliard était habité par une bien vilaine sorcière, du nom de Arie. Vêtue comme une paysanne, le visage toujours fendu d'un large sourire moqueur, elle sillonnait la contrée sur le dos de son âne gris, à l'affût de quelque mauvaise plaisanterie à réaliser. À dire vrai, rien ne l'amusait plus que d'infliger des misères aux enfants qu'elle croisait sur son chemin.

      Il était aisé de reconnaître à l'horizon la silhouette voûtée d'Arie, perchée sur son âne. Néanmoins, par ingéniosité et ensorcellement mêlés, elle parvenait toujours à attendrir et éteindre la méfiance des enfants, et chacun finissait immanquablement par tomber dans ses pièges. 

      Lorsqu'elle apercevait au loin ses petites proies, elle adoucissait ses traits et se renfrognait sur elle-même comme une noix, afin de se voûter plus encore ; elle semblait alors si petite, si vulnérable et douce, que les infortunés enfants levaient la garde et se laissaient approcher d'elle, croyant à une inoffensive grand-mère. Alors, tout en conversant, la vieille sorcière songeait intérieurement au sort malfaisant qu'elle pourrait lancer.

 

Après avoir lu mon conte, je projette en classe quelques photos et vidéos. Je montre des photos de mon bureau sur lequel sont éparpillés mes différents carnets et livres d'inspiration, mes papiers, mes outils de dessin. Je leur fais voir ma table lumineuse et leur explique les différentes étapes d'un dessin : la composition de l'image au crayonné, puis le crayonné détaillé et enfin l'encrage. La table lumineuse permet de garder sur papier les différentes étapes de réalisation, plutôt que d'encrer directement le crayonné pour gommer par la suite. 

Au préalable, j'ai également filmé mon écran d'ordinateur afin de montrer en vidéo accélérée la colorisation numérique de mes dessins. 

Enfin, bien que cela n'ait pas de rapport avec la résidence, il m'importait de montrer aux enfants en quoi consiste mon métier dans le cinéma d'animation. J'ai ainsi pu leur diffuser des storyboards animatiqués sur lesquels j'ai travaillé. 

 

 

Le reste de la semaine, nous avons préparé les affiches de l'exposition. La date et le lieu sont fixés : le jeudi 3 juin, au sein de l'école. Là encore, je trouvais intéressant d'entremêler les pattes de chacun. 

Nous composons donc une affiche collective, avec tous les dessins de la classe (y compris ceux de Benoît, Laurent et moi !) réunis. Pour cela, la consigne est simple : dessiner une créature (technique libre), et lui attribuer une caractéristique identifiable propre à l'enfant.

En début d'atelier, nous prenons une dizaine de minutes pour choisir ensemble un attribut à chaque enfant : celui-ci peut être physique (Djilly qui possède par exemple des cheveux très très longs), vestimentaire (Martin qui aime toujours être en short)... la caractéristique peut également trouver sa source dans un objet significatif : beaucoup d'enfants jouent au foot et tiennent à se représenter avec un ballon ! Enfin, on peut puiser dans un aliment préféré (pour Noé, ce sera le tacos !)

Cela amuse les enfants qui se trouvent rapidement des attributs. Ainsi, chaque monstre représenté sur l'affiche possède quelque chose de l'enfant qui l'a dessiné. 

En parallèle, je voulais également réaliser des affiches purement visuelles, sans texte. À chaque atelier, nous composons ainsi une affiche muette en plus.

Nous nous retrouvons donc avec quatre affiches chimériques ! 

Atelier Affiches !

Détails de l'affiche commune