3/ Être dans le laboratoire du sentir.

3/ Être dans le laboratoire du sentir.

Publié par Margot-Zoé Renaux

Journal du projet

Au jeu des sensations, on crée des émules.

Les enfants réclament à « refaire » telle ou telle proposition pour revivre le même état de suspension ou d'énergie du corps et voir quelles images mentales vont surgir.

Dans tout ce travail d'éveil corporel, qui est à mon sens un préalable indispensable à l'activité littéraire et artistique, on aborde plus spécifiquement la douceur, dans notre rapport aux uns et aux autres, pour faire communauté.

Il faut accepter de se laisser toucher, manipuler et masser par les camarades qui viennent explorer la possibilité d'une main, puis d'un bras : sa souplesse, son poids, sa mobilité. Pendant ce temps là, on va s'imaginer en train de flotter sur l'eau. Ça change toute la perception du mouvement qui a lieu.

Si au début c'est un peu surprenant, très vite, c'est agréable d'avoir un « temps pour soi » qui soit également une forme de connexion avec autrui. On travaille sur l'idée de prendre soin. Pour « prendre soin » de l'autre, il faut pouvoir se projeter dans son corps et développer son empathie.

À chaque séance, on décentre un peu la proposition précédente. On inverse les situations, on introduit de la perturbation, on tisse des passerelles. C'est la condition nécessaire pour entrer dans l'imaginaire des uns et des autres puis enrichir sa palette d'expression.

Comme les enfants se prennent au jeu de l'expérimentation, et que des feuilles, des pastels, feutres et crayons sont toujours à disposition quelque part, ils ont envie d'en garder des traces. L'écriture ne devient un médium que lorsque l'envie s'en fait ressentir, en complément du dessin.