Début des ateliers de transmission_
Au début d'un travail en groupe : ne pas trop en dire, apprendre à se connaître. On ne va surtout pas commencer par aborder la question de l'Écriture. On va chercher à se mettre en relation les uns avec les autres, tout en étant concentré en soi.
On va explorer le sens du mouvement, qui, après la vision, le goût, l'ouïe, le toucher et l'odorat, est notre sixième sens : celui de la «proprioception », comme l'appellent les danseurs.
Séance après séance, on va faire un éveil corporel.
Tout d'abord, il faut repousser les tables et les chaises le long des murs, pour transformer l'espace. De temps à autre, le centre de la pièce va devenir un lieu de déambulation, où chacun cherchera son déplacement en développant une qualité de regard « périphérique ». C'est-à-dire que les yeux restent fixes, et ne se posent sur rien ni personne, le regard est vague, droit devant nous. On appréhende ce qu'il y a autour de soi en s'appuyant sur ses autres sens. Petit à petit, on se pose la question de sa place au sein du groupe.
Comment « être ensemble », dans cet espace ? Qu'est-ce qui nous lie dans nos (dé)marches ?
Quand chacun(e) le décide, il / elle peut s'arrêter à l'endroit souhaité. Les yeux se ferment. On cherche à prendre conscience de sa posture, de sa respiration. On est attentifs aux rapports de poids, aux lieux de tension, à la fermeté de ses appuis dans le sol.
Le son ambiant d'un bâton de pluie va-et-vient dans l'espace.
À l'oral, tout en tournant et retournant l'instrument, je suggère une situation à se représenter, à imaginer. La plupart des élèvent se perdent dans leurs sensations internes. Les traits de leurs visages sont relâchés, les bras sont ballants. Parfois certains froncent les sourcils et essaient de regarder les autres à la dérobée. Ce n'est pas toujours simple d'arrêter de réfléchir et de lâcher prise.
Tour à tour on sera debout, assis, allongés. En cercle, en ligne, en quinconce. On sera seul ou à deux, en petits groupes ou tous ensemble. On oublie qu'on est en classe, et pour bien l'oublier, des fois, on sort de l'école.
On prend le temps de se prendre en main et de mettre le doigt sur quelque chose.
À la fin de cet atelier et de ceux qui suivent, on fait un retour d'expérience : Qu'a t-on ressenti quand on a fait cela ? Quelles sont nos impressions ? Celles et ceux qui ont écrit ou dessiné peuvent montrer aux autres ce qu'ils ont fait et recueillir leurs réactions.
